J’ai découvert Madeleine Riffaud quand j’étais adolescente, avec un documentaire dans lequel elle apparaissait. Elle m’avait marquée par son style résolument moderne, son franc-parler et sa force de caractère. C’est pourquoi j’ai été enthousiasmée par la proposition de Claire de lire ce premier tome de « Madeleine Résistante », « La Rose Dégoupillée », pour l’épisode 139 de Bibliomaniacs.
Cette série est donc l’autobiographie de Madeleine Riffaud, co-auteur de ces bandes dessinées avec Bertail et Morvan, et qui est née en 1924. Le 1er tome s’arrête en 1942, alors que la jeune fille entre dans la Résistance, sous le nom de code « Rainer », et raconte donc les prémices de son engagement.
On découvre son enfance auprès de ses parents instituteurs dans la Somme, son fort attachement à son grand-père. On découvre aussi dans cette bande dessinée, illustrée dans un camaïeu de bleus, la violence qui entoure cette génération née dans l’entre-deux-guerres, entre l’héritage de la Première Guerre Mondiale, et cet épisode effroyable qu’a été l’exode. La jeunesse de Madeleine est donc marquée par plusieurs traumatismes qui forgeront son caractère, développeront sa résilience, et sa volonté de résister.
L’événement charnière de son engagement est sans nul doute la tuberculose qui la frappe : son séjour dans un sanatorium isolé dans la montagne mais qui est aussi un haut lieu de culture, convoque Eros et Thanatos et est sans doute l’épisode le plus incroyable et marquant de ce premier tome.
Portrait de femme, histoire d’amour et récit d’apprentissage, ce premier tome est absolument passionnant. Ne manquez pas non plus le « making of » du projet et les éléments complémentaires apportés par les auteurs à la fin du récit. J’ai vraiment hâte de lire la suite, en espérant également que malgré le titre « Madeleine Résistante », la série ne s’arrêtera pas à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, car la vie entière de Madeleine Riffaud est synonyme d’engagement.
Une très belle BD que je vous conseille chaudement!
Publié en Août 2021 chez Dupuis, 128 pages.