« La Vallée des Poupées » de Jacqueline Susann est un roman qui a été publié en 1966 et qui est devenu culte après avoir battu des records de vente et été adapté en un film à succès, avec notamment Sharon Tate.
Le livre suit durant 20 ans la destinée de trois jeunes filles qui se rencontrent à New York en 1945: Anne est la secrétaire d’un imprésario, Neely et Jennifer veulent réussir dans le show business. Elles sont jeunes, belles et ambitieuses, veulent faire carrière et rencontrer le grand amour. Mais la route sera parsemée d’embûches, de désillusions … et de petites pilules – celles qui font dormir, celles qui font mincir…
55 ans après, ce livre n’a pas vieilli et possède un côté intemporel, sans doute parce que les thèmes abordés sont universels : des histoires d’amitié, d’amour, des rivalités et des trahisons, personnelles comme professionnelles, le culte de la beauté et du physique …
Je n’ai pas vraiment été convaincue par l’écriture de l’autrice, et par sa tendance à mettre de nombreuses ellipses dans le livre, ce qui lui donne parfois un aspect décousu. J’ai également regretté que le personnage de Jennifer soit moins développé et incarné que les autres, j’ai eu l’impression qu’elle ne faisait qu’un passage éclair dans le roman.
Cependant, j’ai lu « La Vallée des Poupées » avec intérêt car le destin des trois jeunes femmes est prenant. J’ai été particulièrement touchée par Anne et sa passion dévorante pour Lyon. Contrairement à ce que j’avais lu sur le livre, je ne l’ai pas trouvé manichéen – ce n’est pas une histoire de femmes broyées par les hommes et la société, plutôt de femmes qui connaîtront le succès et la richesse et réaliseront leurs rêves mais qui s’apercevront que ceux-ci ne leur apportent pas le bonheur et noieront leur déconvenue et leur chagrin dans les drogues.
Le livre est tragique, car tout est vanité mais tout est vain également – rien ne dure, ni l’amour, ni l’amitié, ni le physique, ni la gloire … et ce qui reste ne semble pas suffire à rendre heureux. Un roman non exempt de bémols mais qui est resté résolument moderne et qui fait réfléchir …
Publié en 1967. Disponible en poche chez 10/18 dans une traduction de Michèle Lévy-Bram, 480 pages.