Si vous aimez les histoires vraies qui sont plus romanesques que beaucoup de livres, celle des soeurs Mitford devrait vous intéresser ! Ces six aristocrates anglaises, nées entre 1904 et 1920, ont eu des destinées bien différentes : Nancy est devenue une autrice à succès, Unity et Diana ont embrassé avec enthousiasme l’idéologie nazie, Jessica était communiste et s’est battue pour les droits des Afro-Américains, tandis que Pamela et Deborah ont mené des vies plus conventionnelles.
J’ai lu plusieurs biographies sur les sœurs Mitford mais j’avais très envie de connaître l’histoire de l’intérieur, et c’est pourquoi j’étais impatiente de découvrir l’autobiographie de la benjamine, Deborah, devenue Duchesse par son mariage.
Née en 1920, décédée en 2014 à l’âge de 94 ans, celle-ci a connu les plus grands du XXe siècle. Son autobiographie est donc bourrée d’anecdotes, sur sa famille bien sûr (elle nous raconte son enfance qui oscille entre conventions et excentricité, où les filles ne vont quasiment pas à l’école, où l’on déménage au gré des variations de fortune), mais aussi sur de nombreuses célébrités – Deborah assiste au couronnement de la Reine, au mariage de Charles et Diana, est apparentée aux Churchill et aux Kennedy, fréquente Evelyn Waugh ou LP Hartley… C’est un ouvrage plaisant à lire, mais aussi foisonnant, où l’on passe rapidement d’un sujet à l’autre, d’une personne à une autre.
Je connaissais déjà la plupart des événements racontés dans le livre, qui ont créé la légende des Mitford : la fugue de Jessica, Unity, amoureuse d’Hitler, qui tente de se suicider le jour où l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne et survivra neuf ans avec une balle dans le cerveau et l’âge mental d’une enfant, le mariage de Diana avec Oswald Mosley (en présence d’Hitler…), le chef du parti fasciste britannique, et leur emprisonnement durant la guerre…
S’il y a des pages beaucoup plus sombres et touchantes, comme lorsque la Duchesse évoque ses nombreux deuils périnataux et l’alcoolisme de son mari, tout comme la mort d’un grand nombre de ses proches pendant la guerre (son frère, son beau-frère, plusieurs amis…), celle-ci semble avoir gardé son âme d’adolescente lorsqu’elle raconte avec candeur le thé qu’elle a pris avec Hitler, certaines frasques de ses sœurs nazies qu’elle considère avec indulgence et affection, ou la crotte de chien dans laquelle elle marche en échappant à un incendie qui ravage la maison de son amie.
Deborah, de part son titre, est sans doute habituée à arrondir les angles, à faire preuve de diplomatie, même si elle se révèle femme d’affaires avisée lorsqu’elle ouvre au public Chatsworth, le château des Devonshire. Cet ouvrage parlera aux amoureux de l’aristocratie et de la culture anglaises, ainsi qu’aux fans des soeurs Mitford (et ils sont nombreux), ce n’est en revanche pas un livre que je conseillerais à ceux qui ne connaissent rien de la famille Mitford: l’excellent ouvrage « Ces extravagantes sœurs Mitford » d’Annick Le Floc’hmoan est alors beaucoup plus adapté.
Publié chez Payot en 2016, traduit par Jean-Noël Liaut, 394 pages.
J’ai approche cette famille avec la derniere saison de Peaky Blinders et une sorte de readaptation dans « Hamlet au paradis » de Jo Walton….une famille qui a passionne….et qui semble passionnante…faudrait que je m’y penche lala….serieusement…;)
oui je pense que tu vas aimer !
cela donne envie de découvrir!
je te conseille aussi « Ces extravagantes soeurs Mitford » pour en savoir plus sur cette famille !
Ca devrait me plaire ! merci pour la découverte 🙂