Après avoir adoré « Fille, Femme, Autre » de Bernardine Evaristo, j’avais forcément envie de lire son nouvel opus, « Mr Loverman », qui, en réalité, a été écrit avant.
On fait la connaissance de Barry, septuagénaire originaire de l’île d’Antigua, et marié à Carmel depuis 50 ans, avec qui il a deux grandes filles. Son épouse soupçonne ce bel homme lettré et fêtard de la tromper à tour de bras avec toutes les femmes qui passent, et en conçoit beaucoup de peine et de ressentiment. Cependant, si Barry mène effectivement une double vie, c’est avec … Morris, son meilleur ami, avec qui il vit une histoire d’amour depuis leur adolescence. Morris, divorcé depuis que sa femme a tout découvert, il y a longtemps, aimerait que Barry divorce pour qu’ils officialisent leur couple, mais celui-ci a toujours été réticent pour ne pas détruire sa famille…
« Mr Loverman » est très différent de l’autre livre de Bernardine Evaristo – plus classique dans sa forme, et donc plus accessible, plus tourné vers les hommes également, et un peu moins politique, même le sujet de l’homosexualité masculine, et également de la masculinité, est le cœur de l’ouvrage.
Le personnage de Barry est le grand atout du livre : l’homme a une personnalité très attachante, entre son goût pour les belles lettres, son envie de réussir (en parallèle de son emploi, il a investi dans l’immobilier à Londres), son amour pour Morris, mais aussi sa relation avec sa famille. « Mr Loverman » s’intéresse en effet également à l’épouse de Barry, à ses deux filles adultes, Donna et Maxine, et à Daniel, le fils de Donna. Certains passages du récit se tournent vers Carmel, femme qui sent bien depuis cinquante ans que quelque chose ne tourne pas rond dans son mariage, mais qui n’a jamais voulu regarder la situation en face et changer les choses, même si elle-même cache aussi quelques secrets… et qu’elle n’est peut-être pas aussi détruite qu’elle n’en a l’air.
« Mr Loverman » est un ouvrage original, chaleureux, émouvant, positif, plein de tendresse et d’amour, avec toute une galerie de personnages très réussie. Une lecture vraiment très agréable, qui fait du bien.
Publié en 2022 chez Globe, traduit par Françoise Adelstain, 304 pages.
Oh oui je l’avais vu passer….il m’interessait deja a l’epoque….et lala tu confirmes….
ça donne envie de partir à la rencontre de ce personnage!