Ce premier roman de Guillaume Perilhou a pour narrateur Guillaume, 15 ans : la scène d’ouverture se déroule dans un bureau où l’adolescent révèle à une juge dubitative qu’il a été victime d’inceste de la part de son père lorsqu’il était enfant. Guillaume est ensuite séparé de sa mère dépressive, et envoyé en foyer, puis en hôpital psychiatrique. Là, il rencontre Clément, un garçon de son âge, atteint de phobie scolaire et d’anorexie…
« Ils vont tuer vos fils » est un roman très moderne, vif, nerveux, qui va à toute allure. Tout de suite, j’ai été ferrée par les phrases heurtées, l’oralité de ce récit. Guillaume est un adolescent attachant, qui découvre sa sexualité, qui découvre l’amour également, dans un contexte très chahuté. Si l’histoire avec Clément m’a beaucoup touchée, j’ai cependant regretté un trop plein de thèmes, qui ne sont qu’effleurés en 150 pages : la relation avec la mère, notamment, n’est évoquée qu’en pointillés, celle avec le père reste floue, tandis que le sujet « Raffaela » (le nom que Guillaume se donne lorsqu’il s’habille en fille) reste à la surface. Tout va vite, très vite, trop vite, et le texte, malgré sa fureur et sa fraîcheur, finit par tourner en rond.
Reste ce portrait bouillonnant et réussi d’un ado à fleur de peau, et cette atmosphère d’urgence dans le récit, qui marque durablement.
Publié en Août 2022 à l’Observatoire, 150 pages.