Ayant beaucoup aimé « La Maison », j’avais hâte de lire le nouveau roman d’Emma Becker, « L’Inconduite ».
Le roman se déroule quelques années après « La Maison ». Emma vit toujours à Berlin mais elle est désormais en couple avec Lenny avec qui elle a un petit Isidore. Le début du livre est très fort avec le décès de son grand-père, qui l’a en partie élevée et dont elle était très proche, mais aussi la frustration de ne pas avoir son propre espace, de manquer de temps pour elle, pour sa sexualité et pour son écriture, dans une vie de couple, une vie de mère.
Je pensais donc lire un ouvrage sur ce qu’est d’être une femme, et une autrice, dans un monde codifié par ce qu’on attend d’une conjointe et d’une mère – et il y a effectivement une dizaine de pages très pertinentes – mais finalement, Isidore pourrait s’appeler Casper tant il apparaît peu dans le récit et Lenny lui-même est assez peu présent entre son séjour en Nouvelle-Zélande et les voyages d’Emma.
Et j’ai bientôt été plongée dans la vie sexuelle d’Emma B. Enfin, sexuelle si on peut dire, car entre le week-end olé olé qui s’embourbe dans un camping, la mi-molle, et le grand bourgeois qui préfère écrire des lettres plutôt que passer à l’acte, la chair est plurielle, mais finalement assez décevante.
Emma est un personnage attachant, l’autrice croque avec brio et ironie ses relations avec les hommes et on sent bien que la nature a horreur du vide, et que la jeune femme cherche à combler un manque, à obtenir de l’attention, à vibrer, à se sentir vivante et séduisante – malheureusement avec une série d’hommes qui ne sont pas à la hauteur : Cody n’a aucun intérêt, John est ce que ma mère appellerait « un emplâtre », Vincent ne fait que vendre du rêve …
Tout est très bien écrit mais j’ai trouvé qu’une grande partie de ce texte était assez banale, ça tourne un peu en rond (comme sans doute la vie d’Emma à ce moment). L’épilogue est cependant réussi, et je me rends compte qu’Emma Becker n’est jamais meilleure que quand elle ne décrit pas de scènes de sexe, et qu’elle prend du recul , dans la réflexion et l’analyse.
Une lecture très agréable -et complétée par un VLEEL – mais qui n’a pas été complètement à la hauteur de mes attentes
Publié en Août 2022 chez Albin Michel, 368 pages.
coucou !
bon parfois la sauce ne prend pas ! le prochain sera meilleur
très certainement !
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