Après « Playboy » et « Love me tender », et avant « Offenses », qui sortira en Février 2023, j’ai retrouvé Constance Debré avec « Nom ».
Le nom – et quel nom – c’est finalement peut-être tout ce qui lui reste, après une épuration complète de son ancien mode de vie : à bas l’hétérosexualité, le métier d’avocat, le confort matériel, le foyer familial… Constance Debré vit désormais dans une chambre de bonne, et si elle a beaucoup perdu, elle a aussi gagné liberté, solitude et la découverte d’un corps – d’ailleurs recouvert de tatouages.
Le récit est dur, froid, comme toujours l’autrice n’aime rien ni personne, rejette tout en bloc, et ne cherche surtout pas à être sympathique.
Le livre s’ouvre sur la mort du père, qui fait écho à celle de la mère – une femme très romanesque, incroyablement belle et classe – survenue quand Constance Debré avait 16 ans. Car l’autrice n’est pas la première de la famille à sortir des conventions bourgeoises – ses parents ont vécu une longue déchéance marquée par les drogues, l’alcool, et la violence.
Rien de bien joyeux, affectueux ou rassurant, et je peux comprendre le détachement matériel et affectif de Constance Debré, qui apparaît ici comme libérateur, même si l’autrice retombe parfois dans les travers de « Playboy », en se cachant derrière une frénésie de punch-lines et de provocation.
Et pourtant, sous la sécheresse, sous le rythme saccadé, apparait quelque chose de doux, de tendre, qui donne envie de la retrouver un jour avec un récit plus posé, apaisé.
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Publié en Février 2022 chez Flammarion, 176 pages.