La Petite-Fille – Bernhard Schlink

Vingt-cinq ans après « Le Liseur », j’ai retrouvé Bernhard Schlink avec son nouveau roman, « La Petite-Fille ». 

Libraire berlinois, Kaspar retrouve sa femme Birgit, qui souffrait d’alcoolisme, morte noyée dans leur baignoire. Ils s’étaient rencontrés dans les années 60 lors d’un séjour de Kaspar à Berlin-Est. Le jeune Allemand de l’Ouest avait alors organisé la fuite de sa petite amie en RFA. Après le décès de sa femme, Kaspar découvre son secret: juste avant son passage à l’Ouest, en 1964, elle avait donné naissance à une petite fille, suite à une liaison avec un homme marié, et l’avait abandonnée. Kaspar enquête et finit par retrouver la fille de Birgit, Svenja, qui évolue dans un milieu néo-nazi et est mariée et mère d’une adolescente, Sigrun. Il décide alors de s’occuper de la petite-fille de sa femme décédée …

Les thématiques de ce livre m’intéressaient grandement : passage de l’Est à l’Ouest, secrets de famille, populations des Länder de l’Est qui virent à l’extrême-droite, néonazisme… Pourtant ce fut une lecture en demi-teinte.

Le début du roman, avec la découverte du corps de Birgit, m’a happée, j’ai trouvé que l’écriture était très forte. Néanmoins, si j’ai aimé cette tendresse un peu triste qui se dégage du récit, cette douceur inattendue dans un livre évoquant le néonazisme, j’ai été moyennement convaincue par l’histoire qui m’a semblé peu crédible : quels parents accepteraient de confier leur adolescente à un homme qu’ils ne connaissent ni d’Eve ni d’Adam? Peut-être des hippies qui prônent la confiance et l’ouverture d’esprit, mais on parle ici d’un couple qui vit dans une communauté néonazie, et se méfie de ceux qui ne lui ressemblent pas et ne pensent pas comme lui … Sigrun est attachante et la relation qui se développe entre elle et Kaspar est belle, mais la petite-fille ressemble plus à une version rêvée d’adolescente qu’à une ado réelle d’aujourd’hui.

C’est une jolie histoire mais qui donne un côté lisse et naïf à ce texte qui, vu les thèmes forts et dramatiques qu’il aborde, aurait mérité plus d’aspérités et de passion.

Publié en Février 2023 chez Gallimard, traduit par Bernard Lortholary, 352 pages.

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