Je ne connaissais Natalia Ginzburg que de nom et de loin avant que Claire ne propose de la mettre à l’affiche d’un épisode du podcast littéraire Bibliomaniacs . C’est donc avec « Les Voix du Soir » que je découvre cette autrice italienne.
Le roman commence avec un chapitre déroutant, aux accents de pièce de théâtre : une femme soliloque, se pose des questions sur tous les gens qu’elle et sa fille croisent dans la rue : où vont-ils, à une soirée ? Avec qui ? Et qu’apportent-ils ? Aux côtés de cette femme très attentive à la vie du village, et qui raffole de commérages, sa fille est très discrète. Cette jeune femme de 27 ans, Elsa, qui vit avec ses parents, est la narratrice de ce roman. En cent cinquante pages, elle va nous raconter l’histoire du village, et notamment celle de la famille de notables qui possède l’usine locale. Nous sommes à la fin des années 40, et l’ombre de la guerre, du fascisme, n’est pas loin…
Voici une très belle découverte. Natalia Ginzburg réussit le tour de force de nous raconter une saga familiale sur deux décennies, avec de multiples personnages – que ce soit les membres de la famille, ou d’autres habitants du village – de manière très concise. En quelques traits, elle brosse des caractères, des personnalités, en quelques lignes, elle leur crée une histoire. La narration est étonnante. Le premier chapitre est déstabilisant, mais introduit un certain ton, ironique, détaché, de la narratrice, ainsi qu’un aperçu du huis clos de cette bourgeoisie de petite ville où tout est scruté, imaginé, dissimulé… et puis, l’histoire prend un virage inattendu, lorsqu’Elsa, la narratrice, sort de la périphérie et se retrouve sous le feu des projecteurs…
Une première lecture réjouissante, qui donne envie de continuer à explorer l’œuvre de cette autrice encore trop méconnue en France.
Disponible chez Liana Levi, traduction Nathalie Bauer, 160 pages.
Je l’ai découverte l’an dernier et je l’ai adorée ! je trouvais peu de livres d’elle or c’est une auteure majeure
ravie que tu l’aies lu à ton tour
et je compte bien en lire d’autres !