Personne ne meurt à Longyearbyen – Morgan Audic

A Longyearbyen, ville la plus septentrionale de la terre, Lottie Sandvik, enquêtrice souffrant de stress post-traumatique, est appelée sur une scène de crime animal : une doctorante en biologie arctique, Agneta, aurait été attaquée et tuée par un ours. En parallèle, sur les îles Lofoten, Nils Madsen, reporter de guerre, s’étonne que son ancienne petite amie Åsa, patronne d’agence d’excursions maritimes, se soit suicidée…

Morgan Audic maîtrise assurément son sujet. Les descriptions de l’archipel du Svalbard sont vraiment réussies et le lieu est particulièrement intrigant : les ressources de ce territoire géré par la Norvège peuvent être exploitées par n’importe quel pays, ce qui explique une présence russe importante.

Tous les ingrédients sont donc réunis pour créer un contexte propice à un polar : un endroit isolé et peu peuplé, des tensions géopolitiques, la lutte entre pêcheurs et activistes de la protection animale …

L’auteur sait mener une enquête – et ici, même deux – d’une manière efficace : Lottie et Nils sont des enquêteurs attachants, qui ont d’ailleurs le potentiel pour devenir des personnages récurrents; l’intrigue, pleine de rebondissements et de fausses pistes, est bien ficelée.

Alors pourquoi ce petit goût de déception ? Paradoxalement c’est un livre que j’aurais plus apprécié s’il n’y avait pas eu le nom de Morgan Audic sur la couverture. Il a mis la barre tellement haut avec son précédent roman, « De bonnes raisons de mourir », l’un de mes policiers préférés, que j’attendais de sa part un livre plus dense, plus original aussi. Il y a pléthore de polars qui se déroulent dans les pays nordiques et aussi maîtrisé et haletant qu’il soit, « Personne ne meurt à Longyearbyen » ne se démarque pas vraiment.

C’est un bon polar, bien écrit, efficace, dont les pages se tournent toutes seules, qui plaira certainement à tout lecteur ne connaissant pas encore l’auteur, mais qui m’a semblé en deçà du talent de Morgan Audic.

Publié en Août 2023 chez Albin Michel, 384 pages.

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