J’en parle souvent sur Instagram, j’aime énormément Nick Cave, que j’écoute depuis 25 ans et que j’ai vu à de nombreuses reprises sur scène. J’étais donc ravie de lire « Foi, Espérance et Carnage », qui n’est pas une autobiographie mais la retranscription de dizaines d’heures d’entretiens entre Nick Cave et Sean O’Hagan. Nick Cave ne donnant plus d’interviews depuis des années, lire 350 pages de conversations était donc une expérience assez unique.
Si vous ne connaissez pas Nick Cave, découvrez-le plutôt via sa musique (à disposition si vous souhaitez des suggestions d’albums), le livre s’adresse plutôt à des personnes qui sont familières de l’artiste et de son univers.
L’ouvrage ne retrace pas non plus la carrière de Nick Cave et ne dévoile pas d’anecdotes croustillantes, même si quelques pans de l’entretien évoquent sa jeunesse ou certains de ses proches – famille, amis, « collègues » des Bad Seeds. Le livre va plutôt tourner autour du deuil et de la résilience, un thème très présent dans l’ouvrage, Nick Cave ayant subi une tragédie, la mort de son fils Arthur en 2015, alors âgé de quinze ans, mais aussi d’autres décès récents, dont celui de sa mère et de sa première compagne et muse. Quel que soit le sujet, le décès d’Arthur et ses impacts ne sont jamais loin.
Forcément, le livre va aussi aborder la création, les processus d’écriture et d’enregistrement, les collaborations musicales (Nick Cave a une relation très forte avec Warren Ellis, avec qui il créait « Carnage » au moment de l’entretien), la spiritualité, la vie de couple (son épouse, et mère de ses jumeaux Earl et Arthur, est Susie Cave, la créatrice de The Vampire’s Wife)
C’est un très beau livre, fouillé, profond, riche, souvent émouvant… à la fois sombre et lumineux, à l’image de l’artiste.
Publié en Septembre 2023 aux éditions de la Table Ronde, traduction Serge Chauvin, 368 pages.