Dans « L’île haute » de Valentine Goby, un garçon de douze ans, Vincent, arrive dans un petit village des Alpes. Parisien, asthmatique, il vient profiter du bon air de la montagne. Mais nous sommes en 1943, et il y a peut-être d’autres raisons qu’une santé fragile pour que celui qui s’appelait Vadim il y a encore quelques jours soit accueilli à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui …
Valentine Goby est une autrice que j’aime beaucoup. « Kinderzimmer », « Un paquebot dans les arbres » ou encore « Je me promets d’éclatantes revanches » ont été des coups de cœur.
J’ai retrouvé dans ce livre sa très belle écriture, ses mots justes et précis. Vadim est un personnage touchant, un enfant éloigné de sa famille qui va découvrir au gré des saisons la vie dans les hauteurs, les espaces isolés, l’amitié et la solidarité.
J’apprécie les récits de montagne, de nature, les ambiances contemplatives. « Les Huit Montagnes » de Paolo Cognetti est par exemple un livre que j‘aime beaucoup. Pour autant, même si le texte est très beau, j’ai eu du mal à entrer dans cette lecture, à éprouver de l’émotion, je suis restée à distance de ce que proposait l’autrice.
Pourtant, j’ai trouvé très intéressant l’angle choisi par Valentine Goby – parler de la Seconde Guerre Mondiale, de la Shoah, non pas en se situant au cœur de l’action mais en faisant un pas de côté en l’abordant à travers un enfant caché qui découvre un univers nouveau tout en s’interrogeant en pointillés sur ce qu’il se passe à Paris. La fin est d’ailleurs très belle.
Même si je n’ai pas aimé ce roman autant que je m’y attendais (mais peut-être que le moment n’était pas propice ?), le souvenir que j’en ai est curieusement plus positif que ce que je ressentais durant ma lecture.
C’est un rendez-vous partiellement manqué, mais je ne le déconseille pas pour autant. Peut-être serez-vous plus réceptifs que moi !
Publié en 2022 chez Actes Sud, bientôt disponible en poche (Mai 2024), 288 pages.
Ta chronique est intéressante parce que c’est vrai que parfois, on n’accroche pas à un livre, mais finalement, il nous en reste quelque chose. Comme un livre qu’on dirait ne pas avoir aimé mais dont on ne peut pas dire qu’il n’est pas bien. Bref, je me retrouve dans ce que tu as décrit, cela m’est déjà arrivé.
et ça m’est arrivé deux ou trois fois ces derniers temps ! (et l’inverse arrive aussi : la lecture se passe très bien, mais quelques semaines après, on se souvient à peine du livre…)
pas mon préféré de l’autrice, mais j’en garde un bon souvenir !