Conquise par « Le Voyant d’Etampes », j’étais très impatiente de lire le nouvel opus d’Abel Quentin, « Cabane ».
L’idée de départ est très intéressante : publié dans les années 70, le « Rapport 21 », écrit par quatre jeunes chercheurs de l’université de Berkeley, épaulés un tout nouvel ordinateur IBM, montre que l’effondrement du monde au XXIe siècle sera inéluctable si la croissance industrielle, la croissance démographique et la consommation ne sont pas jugulées de manière urgente.
Comment réagit-on lorsque l’on arrive à pareille conclusion, dans un monde au rythme frénétique qui, après avoir montré un certain intérêt, ne nous écoute pas ? Quelle sera la vie de ces quatre chercheurs, un couple d’Américains, les Dundee, un Français, Paul Quérillot, un Norvégien, Johannes Gudson ? Certains vont continuer à alerter l’opinion, d’autres vont vendre leur âme au diable, et d’autres… on ne sait pas vraiment …
Malheureusement, je n’ai pas accroché du tout à la première partie du livre… qui compte quand même 200 pages ! J’ai même envisagé plusieurs fois d’abandonner, et il a fallu que je me raccroche à mon plaisir de lecture du Voyant d’Etampes pour continuer. Ce que je lisais était intéressant mais 50 pages de contexte auraient largement suffi plutôt que de passer autant de temps avec des personnages peu attachants et ce manque d’aspérités et de souffle …
La deuxième partie, avec l’apparition de Rudy, jeune journaliste, m’a redonné espoir : le ton est vif, le récit est rythmé. Surtout, ce nouveau personnage est à la recherche du chercheur le plus mystérieux du quatuor, le mathématicien norvégien. J’ai lu avec plaisir cette quête qui nous plonge dans les tréfonds d’une âme tourmentée. Pourtant, j’ai regretté que l’ombre de Ted Kaczynski (le terroriste Unabomber) plane en permanence sur le livre – et que Gudson, qui en parle souvent, ait du mal à exister pleinement.
Vous l’aurez compris, j’avais mis la barre haut et ce roman m’a déçue …
Publié en Août 2024 à l’Observatoire, 477 pages.