« Capitaine Vertu » de Lucie Taïeb est un roman que j’avais repéré à sa sortie et j’ai été ravie de le retrouver présenté lors du dernier apéro polar des éditions Pocket.
Laure Vertu est une capitaine de police très reconnue dans son travail à la brigade anti-fraude, une femme efficace, qui semble être sans aspérité, sans véritable vie personnelle, tout entière dévouée à son travail…jusqu’au jour où elle démissionne brutalement et disparaît … La jeune femme s’était retrouvée confrontée, à plusieurs années d’intervalle, à des victimes d’un homme qui les a manipulées pour emprunter grâce à elles de grosses sommes d’argent. Une affaire qui la renvoie à son lourd passé familial…
J’ai été très agréablement surprise par la qualité littéraire de ce court roman. Lucie Taïeb a vraiment une très belle plume, qui m’a charmée. Il y a une atmosphère particulière dans ce livre, à la fois brumeuse et poétique, qui est inhabituelle dans un roman noir, ainsi que des questionnements qui apparaissent en filigrane sur la constitution de la personnalité du Capitaine Vertu, sur son rôle en tant que « serviteur de l’Etat », sur le poids également de l’héritage et du nom …
Pour autant, ce livre est déstabilisant. Déjà parce qu’il est présenté comme un polar, ce qui génère certaines attentes : une intrigue, une enquête, une résolution… au début, il y a effectivement une affaire de fraude, une photo « choc », des réminiscences … et puis, très vite le récit par dans une autre direction… Et le livre est court, mouvant, échappant facilement au lecteur – qui est véritablement la capitaine Vertu, quel est son but, quelles sont ses motivations ? Des éléments sont certes fournis par l’autrice mais le récit reste très onirique et a fini par me dérouter et me perdre.
J’ai beaucoup aimé le style de l’autrice et je lirai donc avec plaisir d’autres ouvrages mais il m’a manqué ici un fil conducteur fort et une véritable intrigue et je suis passée à côté de ce que proposait l’autrice.
Publié en Août 2022 chez l’Ogre, en poche chez Pocket, 150 pages.