Je lis Ann Scott depuis plus de 20 ans, comme beaucoup je l’ai découverte avec Superstars. Je ne pouvais donc manquer de découvrir son dernier livre, couronné par le prix Renaudot.
Dans « Les Insolents », l’on suit Alex, compositrice de 45 ans, qui quitte Paris pour s’installer en Bretagne, dans une maison de location située dans un petit village au bord de l’océan, sans avoir véritablement appréhendé tous les écueils auxquels elle devrait faire face – difficile par exemple de se déplacer ou de faire ses courses sans voiture ou deux roues en plein milieu de la pampa …
Comme d’habitude, Ann Scott écrit extrêmement bien. L’écriture est belle et évocatrice, et ce récit plutôt contemplatif et introspectif comporte des descriptions réussies et un certain nombre de phrases qui font mouche. Les personnages – Alex, mais aussi ses amis, Jacques et Margot – sont très bien incarnés.
L’autrice est très forte pour faire un pas de côté tout en écrivant un roman qui nous parle de notre époque actuelle. Pour autant, même si j’ai passé un bon moment avec ce livre, il m’a manqué un arc narratif solide, une réelle intrigue pour totalement l’apprécier. Les personnages secondaires ont une existence propre mais trop à la marge pour véritablement trouver la place qu’ils méritent, que ce soit les amis d’Alex ou ce jeune homme muré dans sa solitude qui l’observe de loin.
C’est une tranche de vie, un roman d’atmosphère qui ne m’a pas complètement convaincue, d’autant plus qu’un tel prix littéraire met la barre haut. Pas grave, cela fera une moyenne avec Cortex, que j’ai adoré mais qui n’a pas eu le retentissement qu’il méritait.
Publié en Août 2023 chez Calmann-Levy, 280 pages.
ah oui, on le sent dès tes premiers mots qu’il t’a manqué quelque chose ..
c’est toujours risqué ce genre de romans, parfois ça marche (j’ai en tête un roman irlandais, un autre autrichien) mais parfois non