Je connaissais bien sûr Nancy Huston de nom, mais je n’avais jamais lu ses livres avant de la voir dans cette émission mémorable de La Grande Librairie où Marie-Hélène Lafon, Lydie Salvayre et elle ont eu des échanges absolument passionnants, commentant les livres des unes et des autres d’une façon qui donnait vraiment envie de les lire toutes les trois.
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« Bad Girl » n’est pas un roman, c’est une autobiographie romancée où la narratrice s’adresse à la deuxième personne du singulier à son double « Dorrit » encore foetus, sous la forme d’un patchwork de petits chapitres lui racontant son histoire : ses ancêtres plutôt particuliers, ses parents mal assortis, cette grossesse accidentelle que sa mère n’a pas pu interrompre, et puis sa vie, de l’enfance à l’âge adulte. Une enfant repoussée par sa mère qui finira par quitter le foyer familial, l’apprentissage de la séduction à l’adolescence, la création, l’adoption d’un nouveau pays – la France – et d’une nouvelle langue pour cette canadienne anglophone, qui se réinvente pour laisser derrière elle celle dont on n’a pas voulu.
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Tout ne m’a pas intéressée dans ce récit, notamment les chapitres concernant les ancêtres de Dorrit – j’avais d’ailleurs toujours du mal à me rappeler si elle évoquait le côté paternel ou maternel, mais il y a vraiment des passages passionnants sur l’apprentissage de la féminité, le féminisme, la maternité, la créativité. Nancy Huston éclaire son oeuvre et ses thèmes récurrents avec les éléments de sa vie qui l’ont marquée, qui l’ont façonnée.
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Elle se dessine à travers ce récit à Dorrit en tant que femme, écrivain, mère, compagne, en tant que personne résiliente qui a su trouver dans la distance – géographique, linguistique, culturelle – la force de sortir de son état d’enfant malheureuse et transformer la frustration, le rejet, l’abandon en énergie créatrice.
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C’est un très beau texte, qui par les thèmes importants qu’il aborde, va beaucoup plus loin qu’une simple autobiographie, et présente un magnifique portrait de femme écrivain. Je suis ravie de l’avoir lu, ce sera une vraie clé pour appréhender les œuvres de fiction de Nancy Huston que je ne connais pas encore.
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48e contribution au Challenge 1% rentrée littéraire 2014 organisé par Hérisson … et 8% validé!
Publié aux Editions Actes Sud le 1 octobre 2014, 263 pages.
Tu ne connaissais pas Nancy Huston , oh my God !! Mais tu vas adorer son œuvre romanesque ! J'ai ( presque) tout lu, c'est intense et parfois sombre. Je garde une tendresse particulière pourun de ses premiers " la virevolte" . Et tu as de la chance tout est chez Babel , maintenant.
Hum, billet très très tentant, d'autant que je suis assez fan de l'auteur !
J'avais beaucoup aimé L'empreinte de l'ange de Cette auteur mais je crois que le côté autobiographie conversation avec soi-même ne m'accrocherait pas du tout, en tout cas là dit comme ça, et ce malgré ton enthousiasme, ça ne me tente pas du tout!
Je n'ai jamais lu ses romans, encore une idée à noter ! Tu donnes envie ;o)
Tu vas en lire un autre de cet écrivain ?
Je l'avis feuilleté , lu les premières pages et je crois qu'il n'est pas pour moi..
@ Mior : et oui, je n'avais jamais lu de livres de Nancy Huston, je suis une bad girl ^^
@ Margotte : si tu es fan, vas-y, fonce!
@ Tiphanie : je note "L'empreinte de l'ange" pour une future lecture
@ Virginie : sans doute "L'empreinte de l'ange"
@ Clara : il est assez particulier, mais il vaut le coup!
Il faut absolument que je le lise, ce livre a l'air passionnant. Et en plus, je n'ai jamais lu Nancy Houston (la honte!).
J'ai rencontré l'auteure au salon du livre. Mon roman préféré d'elle, c'est Danse noire mais il n'est peut-être pas facile d'accès.
@Fleur : on ne peut pas avoir tout lu non plus ^^
@Valérie : je note!