La Mer – Yoko Ogawa

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J’aime bien les émissions spéciales de Bibliomaniacs car elles me permettent de sortir de ma zone de confort et de découvrir des auteurs et des ouvrages vers lesquels je ne serais pas allée spontanément. C’est le cas de ce recueil de nouvelles, « La Mer », écrit par une auteure japonaise Yoko Ogawa, que j’ai vraiment beaucoup apprécié.

« La Mer » ce sont sept nouvelles, à la fois poétiques et très belles. La première raconte le premier séjour qu’un homme fait dans la famille de sa future épouse et sa conversation le soir avec le petit frère de cette dernière, musicien. Puis on se retrouve à Vienne où une jeune fille venue pour visiter la ville finit par accompagner une vieille dame dans une maison de retraite. Ma préférée est la troisième : l’histoire d’une jeune fille qui est embauchée dans un bureau de dactylographie spécialisé dans la frappe de thèses de médecine, et qui a affaire au préposé à la gestion des caractères d’imprimerie. Mais « La Mer » nous parle aussi d’une jeune fille qui voit une femme âgée tricoter dans un train, d’un conducteur de bus scolaire et de ses boites de bonbons, d’un locataire qui rencontre la petite-fille – muette à la suite d’un drame – de sa propriétaire, ou encore d’un petit garçon qui accompagne sa mère, guide touristique, lors d’une journée de travail.
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Voilà enfin un recueil où j’ai apprécié toutes les nouvelles ! Et c’est assez rare pour être souligné! Toutes ont un charme un peu étrange, et se nourrissent d’une belle écriture et d’une atmosphère particulière. Elles sont toutes très différentes les unes des autres, mais il y règne une certaine bienveillance, et l’auteure met en avant la richesse des rencontres – notamment les rencontres intergénérationnelles : le conducteur de bus console les enfants en pleurs, le locataire s’occupe de la petite fille muette, le fils de la guide et le vieillard poète s’entraident lors d’une excursion. Les nouvelles de Yoko Ogawa sont à la fois sobres et très riches, avec de l’émotion, de l’humour (noir), mais aussi un bel éveil à la sensualité, à travers des caractères d’imprimerie, dans le formidable texte « Le bureau de dactylographie japonaise Butterfly ».
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L’écriture de Yoko Ogawa est très fluide, cela semble couler de source, et l’on se retrouve très rapidement et très facilement plongé dans l’ambiance de chaque nouvelle. Les personnages sont attachants, et semblent familiers malgré une certaine étrangeté. « La Mer » est vraiment un recueil que l’on déguste, un livre court (150 pages) mais que l’on a envie de faire durer longtemps. C’est ma première rencontre avec Yoko Ogawa mais je suis conquise ! Une très belle surprise.
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Publié le 2 Mars 2009 aux Editions Actes Sud, traduit par Rose-Marie Makino, 148 pages.
 

11 commentaires sur “La Mer – Yoko Ogawa

  1. J'avais beaucoup aimé ce recueil aussi! Le souvenir que j'en ai est la grande part de poésie qu'elle déploie dans ses histoires. Comme si on se situait à la frontière du réel, avec beaucoup d'images qui nous viennent, relevant de la fantaisie. J'avais dit aussi que je ne m'arrêterais pas là 😉 (moins conquise par l'un de ses romans, par contre).

  2. Ça fait très très longtemps que je n'ai pas lu de nouvelles, tu me donnes vraiment envie. J'écouterai avec plaisir la prochaine émission de Bibliomaniacs.

  3. Les 5 coeurs et cette chronique enthousiaste éveillent mon intérêt pour un auteur que je ne connais pas du tout ! A découvrir, donc…

  4. @ Souguite : a priori c'est une auteure connue, mais je ne la connaissais pas, c'est un ami de Coralie qui est fan de littérature japonaise qui nous a recommandé ce recueil…il vaut vraiment le coup!

    @ Edyta : on enregistre dimanche 29 donc ça devrait être en ligne tout début Juin

    @ Laeti : du coup il faut que je lise ses romans maintenant 🙂

    @ Margotte : je m'y connais très peu en littérature japonaise, j'ai seulement lu un Murakami, et quelques romans graphiques de Taniguchi

    @ Electra : pour un recueil de nouvelles, oui, un record 🙂

    @ Jérôme : du coup il faut vraiment que j'en lise d'autres !

  5. Je crois que ma préférée est peut-être la dernière. Ce que je retiens de ce recueil, c'est une certaine atmosphère douce, calme, bienveillante. J'ai comme l'impression que c'est ce qui caractérise les romans japonais.

  6. @ Fleur : oui c'est très aéré et aérien comme roman…

    @ Delphine : Laeti disait aussi qu'elle avait moins aimé l'un de ses romans…je te recommande quand même ce recueil.

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