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Repéré sur les blogs de Clara et Valérie, « Je suis en vie et tu ne m’entends pas » de Daniel Arsand aborde le thème- plutôt discret en littérature – des déportés homosexuels à travers le portrait d’un jeune homme allemand, Klaus Hirschkuh, qui revient dans sa famille après quatre ans passés à Buchenwald.
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Klaus, âgé d’une vingtaine d’années, débarque à Leipzig en Novembre 1945 pour y retrouver sa famille après quatre ans de déportation à Buchenwald. Il est hanté par ces années de privation, de souffrance, de torture, de viols et par la mort d’Heinz son grand amour, défenestré pour ne pas se faire arrêter. Klaus retrouve ses parents et son frère, mais il sent que son retour les dérange, même s’ils ne sont pas vraiment hostiles. Difficulté à accepter l’homosexualité de Klaus, incompréhension face à ce qu’il s’est passé en déportation… Le jeune homme sent qu’il doit partir, d’abord de chez ses parents, puis d’Allemagne pour s’installer en France, où il vivra pendant plus de cinquante ans, tentant d’avancer et de se reconstruire malgré ces souvenirs qui l’obsèdent, et malgré le manque de reconnaissance de ses souffrances – si l’on parle de la déportation des Juifs et des résistants, celle des homosexuels est peu connue, voire même niée et ceux-ci ne sont par exemple pas indemnisés.
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« Je suis en vie et tu ne m’entends pas » de Daniel Arsand est un roman percutant, notamment grâce à la langue employée par l’auteur, très belle, parfois très violente aussi, et qui traduit très bien ces souvenirs incessants de Buchenwald, l’horreur de la mort et des agressions, la grande solitude et le silence dans lesquels Klaus va passer de nombreuses années, mais aussi les petites attentions de ceux qui lui tendront la main – un tailleur qui l’emploie à Leipzig, un professeur de français à Paris, une amie qui l’épaule – et l’amour retrouvé avec la rencontre de Julien, le compagnon d’une vie. Le roman s’articule en deux parties. La première concerne le difficile retour de Klaus à Leipzig et le double problème qu’il représente pour ses parents, puisqu’il est à la fois homosexuel et déporté – deux sujets tabous dont ceux-ci ne veulent pas parler, et ne rien savoir. La deuxième concerne la cinquantaine d’années qu’il passera en France après avoir suivi un collègue français, lui aussi déporté, qui part à Paris retrouver sa femme.
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Le livre aborde les thèmes de la résilience, de la communication et de la reconnaissance : comment survivre non seulement à la déportation, mais aussi au fait que dans le camp, l’homosexuel est tout en bas de l’échelle, et est la victime des autres déportés qui le tabassent et le violent? Pouvoir parler de sa déportation, être reconnu en tant que victime comme n’importe quel déporté, sera le combat de toute une vie pour Klaus. Daniel Arsand évoque également les difficultés à faire confiance, à retrouver une sexualité après des années de torture, à rebâtir une vie amoureuse, mais aussi à vivre librement en tant qu’homosexuel dans un monde encore défiant.
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C’est le deuxième livre seulement que je lis sur la déportation des homosexuels – alors que la déportation est quand même un thème largement traité en littérature – après la bande dessinée « Triangle Rose ». « Je suis en vie et tu ne m’entends pas » de Daniel Arsand est un livre riche et dense, porté par une écriture magnifique, un très beau portrait d’homme que l’on va suivre sur cinquante ans, une vie de souffrance, de solitude, mais aussi de reconstruction et d’amour, le cheminement de Klaus de victime honteuse et niée jusqu’au porte-parole assumé qu’il deviendra. Un roman marquant et nécessaire.
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Publié le 2 Mars 2016 aux Editions Actes Sud, 270 pages.
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25e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMélo
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Merci pour la découverte, il me tente beaucoup ^^
Effectivement le thème est peu traité par la littérature, mais aussi très peu abordé par les historiens. Je note.
un llvre saisissant par le thème et l'écriture.
Convaincue !!!
Convaincue !!!
Pas certaine de le lire, mais c'est sans doute une très beau livre.
La couverture est magnifique – l'Allemagne nazie a déporté tous "les déviants" qu'ils soient intellectuels, handicapés, ou homosexuels, juifs, gitans, la liste est sans fin ! Je devais avoir un bon prof d'histoire car il avait aussi parlé des homosexuels. Par contre, en littérature, on en entend moins parler et je comprends que pour eux le retour était très compliqué. Merci pour le partage
@ Electra : je plussoie pour la couverture !
@ Delphine : oui, tant pour le sujet que pour le traitement et le style
@ Joelle : contente de t'avoir convaincue alors 🙂
@ Clara : merci de m'avoir donné envie de le lire!
@ Tant qu'il y aura des livres et Léa : j'espère que vous l'aimerez également
Repéré chez les même prescriptrices que toi, il me tente de plus en plus.
Ah je suis contente !
@ Jérôme : et ce sont des valeurs sûres 😀
@ Valérie : merci pour tes bons conseils 🙂