J’avais lu en 2015 « Bilqiss » de Saphia Azzeddine, et j’avais été conquise par ce très beau portrait de femme et par la plume de l’auteure. J’étais donc ravie de retrouver l’écrivain deux ans après avec « Sa Mère », reçu dans le cadre de la présentation de la rentrée littéraire chez Stock.
« Sa Mère » est également un portrait de femme, mais bien loin de « Bilqiss », une femme victime de l’oppression masculine et religieuse dans un pays ressemblant fortement à l’Afghanistan. Dans ce nouveau livre, l’héroïne s’appelle Marie-Adélaïde, une jeune femme de vingt-huit ans née sous X. Rejetée par ses parents adoptifs après la naissance de leur fille biologique, elle a grandi entre foyers et familles d’accueil, et est même passée quelques mois par la case prison, avant de se retrouver aujourd’hui vendeuse à la Miche Dorée. Un concours de circonstances lui donne l’occasion de se faire employer comme nounou dans une famille bourgeoise alors qu’elle entame des recherches pour connaître l’identité de sa mère biologique…
J’ai retrouvé dans « Sa Mère » la plume vive et acérée de Saphia Azzeddine et sa capacité à appuyer là où ça fait mal. D’ailleurs ça tire à boulets rouges sur tout et tout le monde : les Juifs, les Arabes, les pauvres, les bourgeois, les bobos…au début, j’ai souri, et puis, au fur et à mesure, ça m’a lassée puis agacée – les estocades, même bien portées, perdent de leur force quand elles sont systématiques …L’auteure semble avoir voulu écrire une fable sociale, mais dans ce domaine, je préfère de loin « Vernon Subutex ». Je me suis pourtant attachée à Marie-Adélaïde, cette jeune femme intelligente à l’humour acide, le ton de « Sa Mère » est enlevé, le livre se lit vite et bien, mais la dernière partie, sortie de nulle part et assez improbable, m’a fait décrocher de l’intrigue et m’a déçue.
Après « Bilqiss », j’attendais plus de Saphia Azzeddine, auteure dont le talent n’est plus à prouver, que ce roman, certes pas désagréable à lire, mais que j’ai finalement trouvé assez décevant. Les fans inconditionnels de l’auteure et de Cendrillon y trouveront certainement leur compte, mais je ne suis pas sûre que les autres y verront un roman incontournable de cette rentrée littéraire.
Publié en Août 2017 chez Stock, 240 pages.
3e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2017.
Une sympathique parenthèse de lecture, ce n’est déjà pas si mal 😉
oui, sauf si on en attend plus!
Zut alors ! Bon, j’avoue que l’histoire de cette héroïne est déjà assez étrange et ensuite ces boulets tirés à bout portant non stop. Tes bémols me poussent à ne pas retenir ce livre.
surtout que cette RL est très riche!
avis très mitigé de mon côté, chronique à venir…
je vais guetter ton billet!
Pour moi c’est tout à fait ça : plaisant (on s’attache aux coups de gueule de MA) mais décevant par rapport à « Bilqiss » ! Comme s’il manquait qq chose, et puis la fin un peu « conte de fée » ça n’est pas pour moi…
on est d’accord!
Tu es clairement déçue, je vais te faire confiance et passer sans regret.
j’en attendais plus, c’est sûr!
Mon avis à propos de ce roman est également assez mitigé, il ne m’a pas entièrement convaincu… dommage, c’était le premier que je lisais de l’auteur !
je te conseille quand même Bilqiss, que j’ai trouvé nettement supérieur!
Ah oui ! Lis « Bilqiss » ! il est extraordinaire !
Je passe aussi. J’ai lu plusieurs avis négatifs sur ce livre.
oui il semble moins plaire que Bilqiss…
J’avais aussi beaucoup aimé Bilqiss, qui est le seul livre que j’ai lu de cette auteure. Mais après ton billet, disons que ce nouvel opus ne se place pas dans mes priorités…
je pense que tu pourrais être déçue, en effet…
j’avais tellement aimé Bilqiss, tellement. Je ne peux pas prendre le risque d’être déçue donc je passe mon tour 🙂
tu risques d’être déçue, en effet!