« Eleanor Oliphant va très bien », de Gail Honeyman, n’est pas un roman que j’aurais lu spontanément. Je pensais que c’était un livre mi-chick lit mi-feel good, pas forcément pour moi, donc, jusqu’à ce que j’entende des échos très positifs. J »ai donc lu ce premier roman écossais pour me faire ma propre opinion…et j’ai bien fait !
Eleanor a trente ans et mène une vie très routinière : que ce soit au travail – elle est comptable – ou à la maison, ses journées sont parfaitement identiques et solitaires. Elle a très peu de contacts sociaux, ses seuls interlocuteurs étant sa plante verte et sa mère via un coup de fil hebdomadaire. Son seul écart – mais routinier lui aussi – semble être la vodka dans laquelle elle noie ses week-ends.
La jeune femme n’a pas de filtre – elle dit exactement ce qu’elle pense quitte à blesser ses collègues- elle ne comprend pas le second degré, et est contrariée voire paniquée dès que sa routine est modifiée. (J’ai d’ailleurs pensé au début du roman qu’elle souffrait d’une forme d’autisme). Mais un événement vient perturber sa vie : à un concert, elle tombe folle amoureuse d’un chanteur de rock. Décidée à tout faire pour le séduire, elle se lance dans une série de transformations. Mais Eleanor rencontre également son collègue de l’informatique Raymond, ainsi qu’un homme âgé ayant eu un malaise sur la route…
La structure du roman pourrait être du déjà-vu mais « Eleanor Oliphant va très bien » tire vraiment son épingle du jeu. Déjà grâce à son héroïne atypique et attachante, à la fois fragile et péremptoire, mais aussi grâce aux personnages secondaires, tous très réussis. Et puis il y a une fraîcheur qui fait du bien dans ce récit et une vraie bienveillance de l’auteure pour son héroïne.
Le récit, sous une apparente légèreté, traite de thèmes graves : la maltraitance, le traumatisme, la dépression…Eleanor est une personne pour qui la routine sert de protection : en contrôlant le déroulé de sa journée, en refusant l’imprévisible, elle garde la main sur sa vie. Ces rencontres inattendues vont doucement briser sa carapace et faire d’elle un être social, qui s’éveille aux autres et s’enrichit des interactions humaines.
« Eleanor Oliphant va très bien » de Gail Honeyman est un premier roman vraiment réussi : c’est une bulle d’air frais et un récit bien plus profond qu’il n’en a l’air. A découvrir !
Publié en 2017 chez Fleuve Editions, traduit par Aline Azoulay-Pacvon, 432 pages, disponible en poche chez 10/18.
J’ai envie de le lire depuis sa sortie et ça y est je vais enfin le lire !!! En revanche, je trouve la couverture 10/18 moins réussi que celle du grand format.
elle attire plus l’oeil…mais la couverture du broché correspond plus à l’esprit du livre…
Je l’ai beaucoup aimé également, en effet Eleanor semble souffrir de troubles autistiques. Elle est très touchante et on se prend à sourire plusieurs fois pendant la lecture. Moi aussi je préfère la couverture du grand format.
une très agréable surprise !
Une belle découverte pour moi aussi.
ce roman semble vraiment faire l’unanimité !
C’est ce qui m’a le plus étonnée avec ce roman: son apparente légèreté, alors que non, pas du tout. Agréablement bluffant…
je suis bien d’accord !
Pas pour moi ça je crois.
détrompe-toi très cher, je pense que tu pourrais aimer ce livre !