Cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas lu de livre de Samuel Benchetrit. Je me souviens avoir lu à sa sortie « Chroniques de l’Asphalte », que j’avais beaucoup aimé, avant d’être déçue par le tome 2…c’est un peu par hasard que j’ai donc lu « Reviens » – la faute à un canard sur la couverture, et à un nombre de pages raisonnables.

Le narrateur est un écrivain qui n’a rien publié – et surtout rien écrit – depuis longtemps. Père divorcé, il est perturbé par le départ de son fils de dix-huit ans, qui s’est lancé dans un grand voyage. Lorsqu’un producteur l’appelle pour lui annoncer qu’il envisage d’adapter son roman « Béton Armé » et lui demande de lui en envoyer un exemplaire, l’auteur apprend que l’éditeur a envoyé tous les livres au pilon : il ne lui reste plus qu’à commander son propre livre sur Amazon…

« Reviens » a été une agréable surprise. Rien n’est vraiment original dans les tribulations tragi-comiques de ce loser magnifique, mais j’ai aimé l’humour et la tendresse qui s’en dégagent. Le narrateur ne sait plus vraiment quoi faire de sa vie – il a l’angoisse de la page blanche, n’a pas retrouvé l’amour après sa sa séparation avec la mère de son fils, et même celui-ci l’abandonne pour aller découvrir le monde. Il est accro à « 4 mariages et 1 lune de miel » (j’ai beaucoup ri en lisant les résumés des épisodes), gaffe auprès de son éditeur, reçoit des mails d’un ami inconnu qui est bloqué en Afrique et lui demande son aide, se retrouve sur un coup de tête dans une maison de retraite, et va même aller jusqu’à acheter un canard à d’étranges fermiers…

J’ai beaucoup souri en lisant « Reviens », même si les tribulations de cet homme à côté de ses pompes laissent entrevoir une grande solitude : un appartement vide, sans compagne ni enfant, plus d’inspiration, quasiment pas de vie sociale – les appels agacés de son ex-épouse, les quelques mails de son fils sont souvent les seules interactions de ses journées.

Il y a vraiment quelque chose d’attachant et d’émouvant dans ce livre de Samuel Benchetrit, très accessible mais moins léger qu’il n’y parait. Un roman à la fois drôle et doux-amer, mélancolique et lumineux. Un joli moment de lecture!

Publié en 2018 chez Grasset, disponible en poche chez Pocket, 252 pages.

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