J’ai lu de nombreux romans de Kate Atkinson, notamment sa série policière autour de l’enquêteur Jackson Brodie, qui a été adaptée à la télévision, ou encore « Dans les coulisses du musée », et j’étais donc ravie de retrouver cette auteur avec son nouveau livre « Une vie après l’autre ».
Le principe de ce roman est basé sur les événements qui changent le cours d’une vie. En fonction de certains actes, Ursula va mourir à la naissance en 1910, ou survivre grâce à la réactivité du médecin mais pour mourir noyée quelques années plus tard, ou survivre grâce à la présence d’esprit de sa mère et parvenir à l’âge adulte…
Selon telle ou telle décision, un peintre à la plage qui relève la tête et voit l’enfant renversée par une vague ou pas, Ursula qui repousse les avances d’un ami de son frère ou pas, Ursula qui se fait aider par un inconnu lorsqu’elle chute dans la rue ou pas, Ursula qui part en séjour en Allemagne ou pas…sa vie prend un tour complètement différent, ainsi que la vie des membres de sa famille et de ses proches. A chaque fin de scénario, « et les ténèbres s’abattirent » et l’on revient en arrière.
Selon telle ou telle décision, un peintre à la plage qui relève la tête et voit l’enfant renversée par une vague ou pas, Ursula qui repousse les avances d’un ami de son frère ou pas, Ursula qui se fait aider par un inconnu lorsqu’elle chute dans la rue ou pas, Ursula qui part en séjour en Allemagne ou pas…sa vie prend un tour complètement différent, ainsi que la vie des membres de sa famille et de ses proches. A chaque fin de scénario, « et les ténèbres s’abattirent » et l’on revient en arrière.
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Ce procédé avait été notamment utilisé dans les films « Smoking/No smoking » d’Alain Resnais que j’avais vus quand j’étais enfant, et pour un romancier cela doit être très alléchant. Et effectivement, cela a un côté fascinant. Kate Atkinson va encore plus loin car elle introduit une notion de « déja vu » et de danger que ressent Ursula, réminiscences de ses vies précédentes, et qui l’aident à prendre des décisions dans sa vie d’après.
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L’écriture de Kate Atkinson est très agréable, et sans parler de ce procédé, ce qu’elle décrit est très intéressant, puisqu’il s’agit de la vie d’une famille de l’avant première guerre mondiale à l’après seconde guerre mondiale. Les souffrances des populations, qu’elles soient militaires ou civiles, non seulement pendant les guerres, mais aussi après-guerre sont particulièrement bien décrites, que ce soit les gueules cassées, les victimes de la grippe espagnole en 1918, le Blitz londonien, la population berlinoise en 1945, la difficulté à se nourrir et à se chauffer dans l’Angleterre de la deuxième moitié des années 40. Il y a de beaux portraits de femmes, que ce soit Ursula, sa tante Izzie ou sa mère Sylvie, dans ce roman qui est somme toute plutôt pessimiste, car malgré toutes les bifurcations de son existence, Ursula est finalement très rarement heureuse, quelques soient ses conditions de vie et sa personnalité.
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Le processus narratif est vraiment intéressant, mais à force, développer un scénario pour ensuite revenir en arrière et recommencer a quelque chose de fastidieux et de lassant, et au fil des pages, cela a fini par me fatiguer. Il y a tellement de scénarios, les bifurcations étant très nombreuses, et de personnages secondaires, qu’il est difficile de tout approfondir et j’ai parfois trouvé que le traitement de certaines histoires était plutôt superficiel. Il est également très tentant quand on utilise ce genre de procédé avec une héroïne qui est née en 1910 de la faire partir en Allemagne, mais j’ai trouvé que la séquence où Ursula séjourne avec Eva Braun sonnait artificielle et était de trop.
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« Une vie après l’autre » de Kate Atkinson est donc un roman intéressant dans son processus, avec des personnages attachants, mais je l’ai trouvé lassant sur la longueur et trop dispersé pour être vraiment abouti. Mon avis est donc mitigé, mais je le conseille néanmoins, au moins par curiosité, car il a de réelles qualités littéraires.
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Publié le 14 Janvier 2015 aux Editions Grasset, traduit par Isabelle Caron, 528 pages.
26e participation au Challenge Rentrée Hiver 2015 organisé par Valérie et hébergé par Laure de Micmelo.
comme j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu d'elle jusqu'ici, je me laisserai peut-être tenter malgré tes bémols (mais en anglais car j'ai constat que je l'aimais mieux en VO 😉
j'ai tout aimé dans ce livre!
C'est le deuxième avis mitigé que je lis sur ce roman. Je crois que je vais plutôt retourner à Edilbourg pour retrouver Jackson Brodie !
Ça me rappelle un roman de Paul Guimard, lu i l y a très très longtemps : "L'ironie du sort", où la vie des personnages change selon tel ou tel événement. Et aussi "Replay" de Ken Grimwood qui a réussi à me lasser en raison du procédé répétitif. Il faut vraiment être virtuose pour reproduire de nombreuses fois un motif dans un roman sans user l'attention du lecteur…
Hop, noté !
J'aime assez ce que fais Kate Atkinson, mon préféré étant dans les replis du temps, je pense que celui-ci pourrait me plaire, même si j'ai un peu peur de la redite.
Je l'ai bien aimé, moi, le séjour avec Eva Braun 😉 .Ceci dit, j'ai lu ton billet avec intérêt, même si je ne partage pas tout à fait ton ressenti.
@Brize : oui j'ai lu ton billet et effectivement nos ressentis sont un peu differents…
@Tiphanie : je les ai tous lus et appréciés! C'est la construction de celui-ci qui m'a un peu rebutée mais à part ça il est vraiment bien écrit
@Nahe : 🙂
@Sandrine : exactement !
@Titine : Jackson Brodie est une valeur sûre 🙂
@Clara : oui j'ai lu ton billet trës enthousiaste
@Enna : apparemment la suite a déja paru en anglais 🙂