Après « L’amie prodigieuse » et « Les jours de mon abandon », je ne me suis pas arrêtée en si bon chemin, et j’ai lu un troisième roman écrit par le mystérieux écrivain Elena Ferrante, « L’Amour Harcelant », qui a d’ailleurs été adapté au cinéma et présenté au Festival de Cannes en 1995 sous le titre « L’amour meurtrier ».
Dans ce roman, Elena Ferrante nous conte l’histoire de Delia, une femme d’une quarantaine d’années. Celle-ci attend sa mère, Amalia, qui doit venir passer quelques jours chez elle. Mais Amalia ne viendra pas, on la retrouvera noyée au bord de la mer, seulement vêtue d’un soutien-gorge neuf et luxueux. Delia cherche à savoir comment sa mère est morte, et plonge dans la vie de cette femme plus secrète qu’elle n’y parait, notamment sur sa relation avec un certain Caserta, vieil ami de la famille. En filigrane surgissent des réminiscences du passé, quand le père de Delia, un homme violent, était jaloux de cet homme très présent aux côtés de sa mère.
J’ai trouvé que « L’amour harcelant » était un roman très intense et plutôt violent psychologiquement parlant. J’ai été vaguement mal à l’aise durant toute cette lecture car il y a beaucoup de choses que j’ai trouvées glauques dans ce livre, que ce soit des scènes ou des détails. On plonge dans l’intimité de Delia, on plonge dans l’intimité d’Amalia, en ne sachant jamais vraiment si on est dans la réalité, dans la folie, dans les faux-semblants. La mère a une vie secrète, Caserta est un vieil homme fétichiste et libidineux qui collectionne les sous-vêtements sales, et l’enquête de Delia l’emmène dans les tréfonds les plus sombres de sa mémoire.
C’est très bien écrit, comme les deux autres livres d’Elena Ferrante que j’ai lus, mais cette atmosphère lourde et sombre qui plane sur « L’amour harcelant » comme une chape de plomb, le fait que le roman mette en scène des personnages âgés ni positifs ni sympathiques, les petits détails qui donne un côté glauque et sale au récit, ne m’ont pas rendu cette lecture agréable. On est bien loin du côté parfois lumineux de « L’amie prodigieuse » , ni du comique sous-jacent dans « Les jours de mon abandon », j’ai eu l’impression durant toute la lecture de « L’amour harcelant » d’être dans un tunnel sombre, humide et sale, jusqu’à me demander si c’est bien le même auteur qui se cache sous ce pseudonyme d’Elena Ferrante.
« L’amour harcelant » d’Elena Ferrante est un livre marquant, qui reste en mémoire, mais un peu trop intense et glauque à mon goût. Dans les romans du même auteur publiés en France, il me reste « Poupée Volée » à lire, j’espère que sa lecture sera un peu plus plaisante…
Publié le 6 Septembre 1995 aux Editions Gallimard, traduit par Jean-Noel Schifano , 192 pages.
mmm, bon je ne note pas ce titre, c'est généralement tout ce que je fuis ce que tu écris-là, par contre j'avais noté ton coup de coeur pour l'amie prodigieuse. 😉
Je pense que je commencerai avec L'amie prodigieuse.
J'ai très envie de lire les deux que tu as commentés, mais ayant du mal avec les lectures plombantes je ne pense pas que celui-ci me plairait.
@ Galéa : surtout que le coup de coeur était global chez les Bibliomaniacs ! te connaissant, celui là ne te plaira absolument pas
@Tiphanie : ouiiiii, il est tellement bien!!
@Tant qu'il y aura des livres: il est vraiment très spécial…mais l'Amie Prodigieuse est une valeur sûre