« La vie amoureuse de Nathaniel P. » d’Adelle Waldman est un roman que j’avais repéré à sa sortie, mais l’envie de le lire m’avait quittée au vu des billets plutôt négatifs à son sujet… C’est donc dans le cadre du Prix du Meilleur Roman des Lecteurs Points que j’ai finalement sauté le pas.
Comme le titre l’indique, ce roman nous parle de Nathaniel, jeune écrivain prometteur qui vient juste d’obtenir une très grosse avance d’une maison d’éditions pour son premier roman. A un dîner chez une ex, Elisa, il rencontre Hannah, une jeune femme de son âge, belle et intelligente, avec qui il entame une relation. Hannah lui plait énormément mais est-il vraiment prêt à s’engager de façon sérieuse dans une relation?
J’avais un a priori négatif sur ce roman et je m’attendais donc à le trouver creux et ennuyeux. Ce ne fut pas le cas, même si ce n’est pas un livre que j’ai vraiment apprécié et qui restera dans ma mémoire. Adelle Waldman explore assez finement les ressorts d’une relation amoureuse, les peurs, les atermoiements, les lassitudes…Comme beaucoup de gens, Nathaniel ne sait pas vraiment ce qu’il veut d’une relation, et son comportement pousse à bout la pauvre Hannah qui se retrouve acculée à jouer un rôle qu’elle ne voulait surtout pas jouer : celui de la femme qui pleure, qui boude, qui exige, face à un homme qui donne le ton de la relation au gré de ses humeurs. Contrairement à ce qu’indique la quatrième de couverture, je n’ai pas du tout estimé que c’était un roman drôle (« jusqu’à provoquer des éclats de rire fréquents ») mais plutôt le constat d’une génération qui se cherche sans vraiment se trouver. Hannah et Nate semblent en accord sur tous les plans, mais est-ce la clé pour former une relation harmonieuse? L’auteure fait une analyse de la mécanique psychologique de Nathaniel et des relations amoureuses que j’ai trouvée intéressante et pertinente mais malheureusement je ne me suis pas assez attachée au personnage principal pour vraiment apprécier ce roman. En effet, alors que ce livre tourne autour de Nathaniel et de ses relations, ce sont les épisodes de sa vie jusqu’à son arrivée à New York qui m’ont le plus plu : ses parents immigrés roumains, ses années au lycée, son passage à l’université… Mais il est difficile de s’attacher à un personnage vu sous l’angle de ses faiblesses, même si Nathaniel n’a rien d’un sale type – il ne sait juste pas où il en est dans sa relation avec les femmes. J’ai néanmoins trouvé qu’il manquait d’épaisseur, et que régnait dans ce roman un esprit vain, malgré toutes les qualités dont semblent parés les personnages : ils sont beaux, jeunes, intelligents, souvent bourrés de talent, mais vu à travers le prisme des relations humaines, aucun n’est vraiment attachant, et Adelle Waldman les montre dans tout ce qu’ils ont de pusillanime et de mesquin – même Hannah, qui au départ est plutôt sympathique, finit par avoir un côté tête à claques. Cela m’a rappelé « Cherchez la femme » d’Alice Ferney, roman très intéressant, mais avec des personnages qui à force d’être disséqués dans tout ce qu’ils avaient de plus négatif , finissaient par être tous détestables.
« La vie amoureuse de Nathaniel P » d’Adelle Waldman n’est certainement pas un mauvais roman, je l’ai trouvé même plutôt bien écrit, et assez fin au niveau psychologique, malheureusement je trouve difficile d’aimer un livre dont je n’arrive pas à m’attacher aux personnages, non pas parce qu’ils sont détestables – ce serait le cas avec un anti-héros – mais parce que je les trouve médiocres à travers le prisme choisi par l’auteure.
Publié chez Christian Bourgois le 21 août 2014, traduit par Anne Rabinovitch, 330 p., en poche chez Points
Un abandon lors de sa parution.
je peux comprendre !
Ouch ! Je ne l’ai pas dit dans mon précédent commentaire sur le Coeur du Pélican, je peux aimer les anti-héros (Limonov, quelle claque!) mais comme tu le dis mieux que moi, il faut que l’auteur choisisse un angle, un prisme et quand c’est mal choisi …
Bon là, si j’ai aussi croisé ce livre en librairie, je ne risque pas de le prendre. Je te lis et je me reconnais, j’aurais également préféré la partie sur sa famille, leur immigration ! j’adore ces histoires.. et je n’aime pas les tête-à-claques !
oui c’est toujours un peu bizarre quand dans un livre on préfère la partie non écrite 😀
Eh ben, bravo de t’être rendue à la fin! De mon côté, ce fut un abandon. Le manque d’épaisseur de l’intrigue et l’incapacité de m’attacher au personnage sont venus à bout de ma bonne volonté.
J’ai fait un point d’honneur à terminer tous les romans de cette sélection du Prix Points même si certains me sont tombés des mains…
En voilà au moins un qui ne va pas s’ajouter à ma déjà trop longue liste.
oui parfois ça fait du bien de tomber sur des chroniques mitigées ou négatives ^^