Vous connaissez mon goût pour les publications Sonatine, je les lis quasiment tous…Je ne fais donc pas exception à la règle avec « Emma dans la nuit » de Wendy Walker, auteure qui avait déjà fait parler d’elle avec « Tout n’est pas perdu » (que je n’ai en revanche pas encore lu!)
Emma et Cassandra Tanner, deux sœurs de 17 et 15 ans, disparaissent une nuit. Trois ans plus tard, Cassandra réapparaît : elle affirme que sa sœur et elle ont été retenues prisonnières durant tout ce temps par un couple sur une petite île au large du Maine. Emma y serait encore. Mais la psychiatre impliquée dans l’enquête, Abby Winter, doute de la version de Cassandra et a le sentiment que la famille Tanner, et notamment la mère, cache un secret…
Wendy Walker a fait preuve d’une belle imagination pour mettre en place cette histoire. J’ai tout de suite été intriguée par cette disparition mystérieuse et par la réapparition d’une seule des deux sœurs. Le récit alterne entre époque actuelle et flashbacks trois ans auparavant. On plonge dans les arcanes d’une famille dysfonctionnelle, entre une mère narcissique, un beau-père peu engageant et un demi-frère libidineux. Il y a une vraie originalité dans cette intrigue : si je me suis doutée assez vite d’une partie de la vérité, la fin a vraiment réussi à me surprendre.
J’ai eu néanmoins du mal à m’attacher aux personnages, je ne les ai pas trouvés très bien incarnés, avec des caractéristiques un peu trop outrées, notamment la mère : il m’a semblé que le trouble de la personnalité narcissique mis en avant tout au long du livre n’était pas abordé de façon très fine, que l’auteure appuyait trop lourdement sur les symptômes, et sur le fait que la mère avait un problème, au lieu de nous faire comprendre par nous-mêmes que quelque chose ne tournait pas rond. C’est ce qui m’a empêchée de totalement adhérer à ce roman, pourtant bien construit et qui a réussi à me tenir en haleine, avec ses retournements de situation, et son intrigue basée sur la manipulation.
Malgré ce bémol concernant les personnages, « Emma dans la nuit » est un livre malin, qui tire son épingle du jeu, et sait se démarquer. Je l’ai lu vite et avec plaisir, et cela me donne vraiment envie de découvrir d’autres romans de Wendy Walker.
Publié en Février 2018 chez Sonatine, traduit par Karine Lalechère, 312 pages.
15e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2018.
Hum, ce bémol me fait fuir, j’aime surtout la psychologie fine et fouillée dans les polars, et les personnages incarnés…
c’est dommage car l’idée de départ est vraiment originale!