Le Paradis des Animaux – David James Poissant

Et voici le dernier recueil de nouvelles lu dans le cadre de « Mai en Nouvelles », et non des moindres puisqu’il s’agit du « Paradis des Animaux » de David James Poissant. J’avais croisé cet auteur au Festival America en 2016, mais j’étais passée à côté de cet ouvrage…tout simplement parce que je n’aimais pas la couverture ! Et j’ai été bien bête d’avoir attendu aussi longtemps, car j’ai adoré ce recueil !

Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce recueil composé de douze nouvelles, c’est la capacité de l’auteur à nous plonger dans chaque histoire. Jamais je ne me suis sentie en retrait de ce que David James Poissant proposait, à chaque fois je me suis directement immergée dans l’ambiance de la nouvelle, dans la situation décrite, au cœur de la relation entre les personnages.

Les histoires racontées sont fortes, souvent douloureuses. « L’homme-lézard » nous raconte la prise de conscience de Dan, qui, confronté à la relation qu’un ami entretient avec son père, réfléchit à son attitude envers son propre fils. Une première nouvelle qui forme un diptyque avec la dernière nouvelle, qui donne son nom au recueil, et qui se situe dix ans après.

« Amputée » est la nouvelle que j’ai préférée, elle évoque la rencontre entre un jeune homme un peu paumé et une adolescente qui lui rappelle son ex-femme.

« 100% coton », et « Ce que veut le loup » peut-être celles qui m’ont le moins plu, même si elles restent tout à fait honorables, racontent respectivement l’histoire d’un homme qui se fait braquer et celle d’un homme qui reçoit la visite d’un loup aux exigences particulières.   « La fin d’Aaron » évoque un couple dont le mari a des problèmes psychologiques, et « Remboursement » nous entraîne dans une famille modeste qui apprend que leur jeune fils a des capacités intellectuelles supérieures.

« Les derniers des grands mammifères terrestres » a pour thème une relation adultérine d’un genre particulier tandis que « La géométrie du désespoir », organisée en deux parties, évoque un couple confronté à la mort subite du nourrisson.

« James Dean et moi » nous parle d’adultère et de chien, tandis que « Les nudistes » évoque la relation difficile entre deux frères. Quant au « Garçon qui disparait », elle a pour thème l’amitié entre deux jeunes garçons le temps d’un été…

La plupart des nouvelles abordent des sujets vraiment difficiles – la mort, la maladie grave, le deuil, la folie, la violence – mais l’auteur ne tombe pas dans les travers du misérabilisme ou de la noirceur exagérée. Il y a une vraie grâce dans ces histoires, des moments d’espoir et de pure beauté : le repentir, la lumière au bout du tunnel, la force d’un couple ou d’un lien familial.

Les histoires sont originales, l’écriture est vraiment puissante, très évocatrice, avec un vrai souffle. Difficile de ne pas ressentir de l’empathie pour ces personnages, même si leur personnalité ou les situations auxquelles ils sont confrontés peuvent être bien éloignées de nos vies. L’auteur a une vraie tendresse pour ses personnages, ce qui fait que l’on se sent bien dans ce recueil, même si les histoires sont souvent dures.

Vraiment, je suis bluffée par ce recueil, qui est une réussite de la première à la dernière ligne, et que je vous recommande chaudement. A priori, « Le paradis des animaux » est le premier livre – et le seul à ce jour – de David James Poissant, je me précipiterai sur son prochain ouvrage !

Merci à Electra et à Marie-Claude pour avoir lancé le challenge « Mai en Nouvelles », une très belle initiative grâce à laquelle j’ai pu découvrir de superbes recueils !

Publié en 2015 chez Albin Michel, traduit par Michel Lederer, disponible au Livre de Poche, 352 pages.

17 commentaires sur “Le Paradis des Animaux – David James Poissant

  1. Je l’avais mis dans mon programme mais finalement j’ai lu d’autres recueils, je l’ai dans ma pal depuis longtemps. Marie n’avait pas aimé, du coup je repoussais ma lecture donc ton avis opposé me dit que j’ai bien fait de ne pas m’en séparer !

  2. J’ai vraiment aimé ce recueil, j’en garde un excellent souvenir et j’espère bien retrouver l’auteur. Si je me souviens bien j’avais eu une préférence pour La fin d’Aaron.

  3. Un grand merci pour ta participation, Eva! C’est bien noté.

    Je ne partage pas ton enthousiasme, mais j’ai tout de même bien aimé ce recueil, surtout pour la richesse et la profondeur de ses personnages. Seulement, je ne lui ai trouvé aucune originalité particulière et le côté patchwork m’a agacée. Il faut dire que je lis pas mal de nouvelles et mes exigences augmentent…
    Il reste que je serai au rendez-vous pour sa prochaine parution!

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