« Les Tribulations d’Arthur Mineur » d’Andrew Sean Greer est un roman que j’ai lu dans le cadre du Prix ELLE. En ouvrant le colis qui contenait les 7 livres (3 romans, 2 policiers, 2 documents) que je devais lire en un mois (!) , j’ai été ravie de découvrir le Prix Pulitzer 2018…en effet, ce prix littéraire américain prestigieux a récompensé de grands romans (« Le Vieil Homme et la Mer », « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », « Le chant du bourreau », « La conjuration des imbéciles », « Pastorale américaine »…) : j’étais donc enthousiaste à l’idée de lire le cru 2018 !

Arthur Mineur (Less en VO, qui est d’ailleurs le titre original) est un écrivain qui va bientôt fêter ses cinquante ans. Ses précédents livres ont connu un certain succès mais sa notoriété s’est amoindrie et son éditeur vient de refuser son nouvel opus. Il apprend par ailleurs que son ancien amant Freddy, un homme beaucoup plus jeune que lui avec lequel il a entretenu une relation pendant neuf ans, va bientôt se marier. Afin d’avoir une bonne raison d’échapper à la cérémonie, Arthur décide d’accepter toutes les invitations professionnelles ou personnelles qu’il reçoit et se lance dans un grand voyage qui va l’entraîner en Allemagne, en Italie, au Mexique, au Japon, au Maroc ou encore en Inde…

« Les Tribulations d’Arthur Mineur » est un roman assurément bien écrit et plaisant à lire mais j’avoue que sa lecture m’a laissée perplexe. Alors certes, chaque lecteur pourra sans doute trouver dans ce roman un thème qui fera écho à sa propre vie : Arthur a peur de vieillir, Arthur est frustré par sa carrière qui n’a jamais vraiment décollée, Arthur se souvient de son premier grand amour, un écrivain célèbre beaucoup plus âgé que lui, Arthur est nostalgique d’une relation dans laquelle il ne s’est pourtant pas vraiment investi en neuf ans, Arthur entreprend un grand voyage et va connaître des moments de grâce qui vont lui prouver qu’il n’est pas aussi loser qu’il le pense…Il y a beaucoup de potentiel dans ce livre, mais qui n’a – à mes yeux – pas été assez exploité. C’est un peu comique, un peu dramatique, un peu sentimental, mais sans être vraiment développé et affirmé. Arthur se rend dans de nombreux pays, rencontre de nombreuses personnes, mais j’ai souvent ressenti une impression de superficialité alors que toutes ces destinations, toutes ces rencontres auraient pu donner lieu à des scènes beaucoup plus fortes et marquantes.

Je me suis donc gentiment ennuyée en lisant ces Tribulations, et je suis vraiment étonnée qu’il ait reçu un Prix aussi prestigieux que le Pulitzer…peut-être ne suis-je pas dans le cœur de cible de ce roman ou peut-être suis-je passée à côté de ce qu’il a à offrir, mais je doute qu’il restera longtemps dans ma mémoire…

Publié chez Jacqueline Chambon, traduit par Gilbert Cohen-Solal, 252 pages.

1ere lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019.

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