« Maitres et Esclaves » de Paul Gréveillac est un roman que je n’aurais jamais lu sans le Prix ELLE, il faisait en effet partie de la sélection de Février…
Le point de départ de ce livre est très intéressant : découvrir la Chine de la deuxième moitié du XXe siècle à travers l’histoire de la vie d’un jeune paysan devenu peintre officiel. Tian Kewei naît en 1950 dans une famille de paysans, d’un père passionné de peinture. Dès son plus jeune âge, le garçon dessine, et ceci avec talent. Repéré par un garde rouge, il quitte sa campagne pour Pekin, afin d’étudier aux Beaux-Arts.
Chine, art, histoire, le combo était vraiment très alléchant. Il se passe beaucoup de choses dans ce livre, avec un côté très romanesque, je ne me suis donc jamais ennuyée durant la lecture de cette fresque qui est un bon moyen d’en savoir plus sur la Chine, un pays que je connais finalement très mal. Et niveau événements, on est servi : nous sommes en plein maoïsme, et l’on découvre effaré les ravages de la collectivisation qui provoque la famine dans le village natal de Kewei, puis celles de la révolution culturelle avec les « rééducations », dénonciations, arrestations, déportations qu’elle entraîne… et Kewei, qui sait faire preuve d’adaptation, fait son bonhomme de chemin, parvient à faire oublier la condition de paysans « moyens-riches » de sa famille et devient peintre officiel, l’incarnation de l’art prolétaire mis en avant par le régime.
Le contexte est donc passionnant. En revanche, je n’ai pas réussi à m’attacher à la plupart des personnages, notamment au personnage principal, Kewei. Une certaine froideur se dégage d’ailleurs de ce livre, et c’est finalement un personnage secondaire qui restera assez mystérieux, Liu le Pinceau, qui m’a le plus intéressée.
J’ai également trouvé le style assez ampoulé, j’ai eu l’impression de lire le roman d’un auteur assez âgé (ce qui n’est pas du tout le cas !) Le rythme est plutôt lent, et ma lecture a par conséquent été assez poussive, ce n’est pas un récit que j’ai dévoré.
« Maitres et Esclaves » de Paul Gréveillac est un roman qui a retenu mon attention, qui m’a appris beaucoup de choses sur la Chine maoïste et que je suis contente d’avoir lu, mais qui me laisse une impression mitigée : il est toujours compliqué de pleinement apprécier un livre lorsque l’on n’arrive pas à s’attacher aux personnages…
Publié en Août 2018 chez Gallimard, 464 pages.
36e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018.
Je n’ai pas trouvé l’écriture ampoulée
moi j’ai eu du mal au début, je trouvais que le style était vieillot…
Je l’ai beaucoup aimé et pas trouvé le style ampoulé. J’ai même trouvé une expression décalée et du parler contemporain, qui m’a fait sourire : « foutage de gueule », qui était assez incongru.
j’ai toujours du mal à accrocher avec un roman dans lequel je ne m’attache pas aux personnages…
Je ne suis pas encore totalement certaine mais il est fort possible que ce soit mon n°1 de ce grand pris des lectrices de Elle.
moi c’est Le Chant des Revenants ! 🙂