Si j’ai adoré « Rien ne s’oppose à la nuit » et beaucoup aimé « D’après une histoire vraie », j’avais été très déçue par « Les Loyautés », le précédent roman de Delphine de Vigan. Je ne me suis donc pas précipitée sur « Les Gratitudes », son nouvel opus, mais ma mère l’a reçu en cadeau et comme il compte environ 200 pages avec un texte écrit gros, je l’ai lu en une soirée pendant un week-end familial.
Michèle, dite Michka, est une femme âgée qui commence à perdre l’usage de la parole. Elle ne peut donc plus vivre seule et doit se résoudre à être placée dans un EHPAD, soutenue par Marie, une jeune femme qui n’est pas sa fille mais dont elle est très proche. A l’EHPAD, Michka est prise en charge par Jérôme, un jeune orthophoniste avec qui elle se lie d’amitié.
Je n’avais pas d’attente particulière concernant ce livre et je dois dire que je l’ai trouvé accessible et plaisant à lire. Difficile de ne pas s’attacher aux trois personnages principaux ou de ne pas trouver un élément du livre qui fait écho, entre une personne âgée qui sombre progressivement dans l’aphasie, un jeune homme renié par son père, une jeune femme qui mène une grossesse toute seule. « Les Gratitudes » montre que les liens du sang ne font pas tout : Michka a survécu grâce à un couple qui l’a recueillie lorsqu’elle était enfant ; à son tour, elle a servi de mère de substitution pour Marie, sa jeune voisine dont la mère biologique était défaillante. Quant à Jérôme, il va aider sa patiente Michka à réaliser son souhait le plus cher…
Pourtant, m’est restée après la lecture de ce livre la sensation d’un récit un peu léger, un peu facile (Michka n’a jamais pu retrouver le couple qui lui a sauvé la vie…ce qui semble pourtant ne prendre que quelques heures, de façon très simple…), qui joue sur l’émotionnel avec beaucoup de bons sentiments, mais dont le contenu n’est finalement pas très développé.
« Les Gratitudes » est à mes yeux un feel good touchant et agréable à lire, bien supérieur aux « Loyautés », mais qui reste quand même en deçà de ce qu’a pu écrire Delphine de Vigan dans le passé….
Publié en Mars 2019 chez JC Lattès, 192 pages.
21e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019.
Je te l’ai déjà dit mais « feel-good », j’ai du mal à saisir… ça ne correspond pas du tout à ma propre perception, par contre je comprends très bien que les réactions puissent être plus tièdes que la mienne, à l’image de la tienne. L’écriture de Delphine de Vigan laisse beaucoup de place à la projection et ouvre donc un vaste champ de perceptions…
Je ne fais pas parte des grands fans de Rien ne s’oppose à la nuit même si je l’avais lu avec intérêt et une dose d’émotion mais aussi d’agacement. Donc je suis peut-être moins « en attente » que d’autres lorsque j’ouvre un de ses romans…
je comprends que ce livre fasse écho et qu’on le lise avec émotion…
pour le côté « feel good », c’est parce que je trouve que ce récit joue beaucoup sur les bons sentiments, notamment via la relation entre Jérôme et Michka…
Même si, comme le souligne Nicole, je n’emploierais pas le terme de feel good book, je suis grosso modo sur la même ligne que toi.
oui, nos avis sont similaires, en effet !
Je suis d’accord pour la fin trop rose mais il n’empêche que j’ai été très touchée par ce roman.
Je suis d’accord, c’est effectivement un roman que j’ai trouvé touchant…
J’ai trouvé que l’ensemble de ce roman reposait sur quelque chose de ténu…Que sait-on de chacun de ces 3 personnages, pas grand’chose. ..On assiste à leurs rencontres dans cette chambre d’EHPAD, on suit leurs dialogues, qui sont touchants parce qu’une vieille dame fragile est la protagoniste, mais au delà ?
Avec cette unité de lieu et ces dialogues, Delphine de Vigan aurait pu écrire plutôt une pièce de théâtre , les comédiens auraient donné plus de corps et de densité aux personnages. ..
remarque très pertinente, Pauline !
J’en ai entendu à la fois du bien et du mal. Je pense que j’essaierai de le lire, sans en attendre grand chose, afin de ne pas être déçue. Il aura au moins l’avantage d’être un feel-good-book comme tu le fais remarquer.
oui, il se lit vite et bien, donc tente-le !