Des garçons épatants – Michael Chabon

J’ai découvert Michael Chabon il y a une dizaine d’années avec « Le club des policiers yiddish », dont le titre m’avait intriguée, mais je ne connaissais pas son roman de 1995, « Des garçons épatants », pourtant adapté au cinéma avec Michael Douglas accompagné d’un casting prestigieux.

Le personnage principal, Grady Tripp, est un auteur qui a connu le succès mais qui n’a pas publié depuis plusieurs années : il travaille en effet sur son manuscrit, un pavé nommé « Des garçons épatants » qui a atteint 2000 pages et qu’il ne sait pas comment terminer. Il accueille pour quelques jours son ami Teddy Crabtree, éditeur de renom mais qui est sur la sellette car il n’a pas trouvé de best-seller depuis longtemps. Alors que le festival littéraire de la ville bat son plein, Grady est pris dans la tourmente : son épouse a découvert qu’il la trompait et l’a quitté, sa maîtresse Sara lui annonce qu’elle est enceinte, James Leer,un des élèves à qui il enseigne à l’université et qui est obsédé par le suicide des stars hollywoodiennes, le suit partout, et il est pris dans une spirale d’événements tragi-comiques…

Difficile de ne pas penser à la série « Californication » – qui est sortie plus de dix ans après « Des garçons épatants » – même si  Hank Moody est quand même plus déjanté que Grady Tripp. Le livre met en scène des « beautiful losers » attachants malgré leurs addictions, leurs obsessions et leur immaturité, et toute une galerie de personnages secondaires assez cocasses, avec en prime quelques trouvailles : le mari de la maîtresse de Grady Tripp possède par exemple la veste que Marilyn Monroe portait lors de son mariage avec Joe DiMaggio!

Je ne suis pas étonnée que le livre ait été adapté en film, car c’est un récit très cinématographique. La trame du roman n’est pas vraiment originale, le sujet du quadragénaire qui se retrouve dans une impasse à la fois professionnelle et personnelle, ou de l’auteur autrefois célèbre qui n’arrive plus à écrire, a déjà été vu maintes fois en fiction, mais Michael Chabon tire son épingle du jeu grâce à son humour, à son talent pour croquer un personnage et lui donner de l’incarnation en quelques phrases, à son souci du détail, également, la petite touche qui fait toute la différence. 

Si le récit est parfois inégal en terme d’intensité et de rythme, « Des garçons épatants » est une lecture très plaisante, et souvent jouissive. Une belle découverte qui donne envie de (re) lire les autres romans de Michael Chabon.  

Merci à Noémie pour ce joli cadeau d’anniversaire !

Disponible chez Pavillons Poche (Robert Laffont), traduit par Christian Combaz, 576 pages.

 

10 commentaires sur “Des garçons épatants – Michael Chabon

  1. J’avais beaucoup aimé Telegraph Avenue, empreint d’humour et de nostalgie. Je n’ai jamais relu cet auteur, non parce que je ne le veut pas, mais parce qu’il y en a tant d’autres dans ce cas… Je note donc ces Garçons épatants et Le club des policiers yiddish !

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