J’ai découvert Pierre Cendors cette année grâce à Stéphanie (Moon Palaace) qui a eu un coup de cœur pour cet auteur, et qui l’a bien fait savoir! Il aurait été difficile de ne pas finir 2020 sans ouvrir au moins un de ses romans, et j’ai choisi « Archives du Vent », attirée par cette magnifique couverture ornée d’une photo de Louise Brooks.
Difficile de résumer ce livre déconcertant : le cinéaste Egon Storm est devenu culte grâce à une trilogie de films utilisant une technique qu’il a inventée, le Movicône, qui lui permet de faire figurer en tant qu’acteurs des comédiens morts depuis longtemps, comme Louise Brooks, ou encore des personnages ayant marqué l’Histoire, comme Hitler, qui joue le rôle d’un poète, ou Einstein. Son légataire reçoit une bande audio du réalisateur, qui évoque un homme inconnu, Erland Solness, et un possible quatrième film…
« Archives du Vent » m’a fait penser au « Grand Cahier » d’Agota Kristof, une autrice qui est d’ailleurs mentionnée dans le livre – il n’y a pas du tout d’éléments sordides ou glauques comme dans le premier tome, mais la construction, où l’on oscille constamment entre réalité et fiction, m’a évoqué la trilogie dans son ensemble, tout comme le thème du double et de la gémellité.
La lecture est assez exigeante, car elle demande une petite gymnastique du cerveau, et en même temps elle reste fluide. Il ne faut pas se poser trop de questions en lisant « Archives du Vent », le mieux est de se laisser porter par cette lecture, en acceptant de ne pas toujours tout comprendre (merci Stéphanie de m’avoir prévenue!), mais je comprendrais que tous les lecteurs n’y trouvent pas leur compte. Le style est très beau, l’atmosphère est brumeuse à souhait, les références artistiques sont nombreuses, ce qui m’a rendu ce texte très plaisant à lire.
Une première rencontre réussie, une belle introduction à l’œuvre de Pierre Cendors, qui donne envie de découvrir d’autres romans de cet auteur, et notamment « Silens Moon ».
Publié en 2015 au Tripode, 320 pages.
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