« 30 Décembre 2017, premier jour du reste de (sa) vie ». Nathalie Prince perd son mari, rencontré en prépa à dix-sept ans, et avec qui elle a eu quatre enfants. Dans « Un Enterrement et Quatre Saisons », elle raconte l’année qui a suivi le décès.
Il y a beaucoup d’amour dans ce texte, beaucoup de douleur également, mais pas de pathos, car la plume de l’autrice est vive, et souvent caustique. Elle nous parle de son deuil, de cette vie qu’elle doit désormais mener seule, de ses cheminements, mais aussi de cette spirale kafkaïenne dans laquelle un décès vous fait entrer : la CAF qui débarque chez elle un mercredi après-midi pour voir comment elle s’en sort avec ses enfants, les courriers du conseiller municipal car l’aménagement de la tombe ne suit pas les règles, l’estimation des biens pour la succession, les courriers officiels approximatifs et adressés à son nom de jeune fille, les formalités pour vendre la voiture…
Et puis il y a aussi les proches qui se mêlent de tout, les connaissances qui minimisent, les amis qui préfèrent raconter leurs petits malheurs… un manque de tact, de considération dont je comprends qu’il génère de la colère chez quelqu’un qui vit un drame et qui est en pleine souffrance. Pourtant certains passages m’ont un peu gênée, car l’écriture prend des accents méprisants.
Ce ne sont pas ceux-là que je retiens mais plutôt les passages lumineux et plein d’amour où l’autrice évoque son conjoint, ou ces moments de grâce dans la tristesse, comme la première fête des pères avec sa fille Armance.
Un livre qui, comme les différentes saisons, nous fait passer par toutes les émotions.
Publié en Février 2021 chez Flammarion, 265 pages.