« Lorsque le dernier arbre », premier roman de Michael Christie (qui avait déjà publié un recueil de nouvelles il y a dix ans, « Le jardin du mendiant »), est l’une de mes meilleures lectures de cette rentrée littéraire.
L’histoire commence en 2038 : on fait la connaissance de Jake Greenwood, jeune femme qui travaille comme guide dans l’une des dernières forêts qui existent encore, sur une île au large de la Colombie britannique, devenue un refuge et site touristique pour personnes fortunées. En effet, la plupart des forêts ont disparu après « Le Grand Dépérissement », un désastre écologique qui a provoqué la mort d’un grand nombre de personnes, recouvert la Terre de poussière, et créé une grave crise économique. Mais un des amis de Jake lui révèle qu’elle serait la descendante d’un milliardaire et, par héritage, la propriétaire de l’île…
Je pensais, à cause de la quatrième de couverture et de la première partie du livre, lire un roman post-apocalyptique autour de Jake, mais cette lecture n’a pas été du tout celle que j’attendais : en effet, par des flash-backs, le récit nous raconte essentiellement l’histoire de la famille Greenwood, et notamment celle d’Everett, un vétéran de la Première Guerre Mondiale, qui trouve dans les années 30 un bébé dans la forêt. La petite fille est l’enfant illégitime d’un homme richissime qui cherche à la récupérer à tout prix…
J’adore les sagas familiales et j’ai été servie avec ce très beau livre. L’arbre est le fil conducteur du récit, qu’il soit arbre généalogique ou arbre forestier. Tous les personnages auquel l’auteur s’attache ont une histoire liée aux arbres, que ce soit car des moments clé de leur vie se sont déroulés dans une forêt, parce qu’ils gagnent leur vie avec le bois, parce qu’ils cherchent à protéger la nature… et quant à l’arbre généalogique, pour ne rien divulguer, je dirai juste qu’il se tient très éloigné de la génétique…
Le récit est très fluide, j’ai dévoré ce pavé en quelques jours, et j’ai complètement adhéré à ce que propose Michael Christie. Everett est particulièrement émouvant, mais les personnages secondaires sont soignés, que ce soit Temple, jeune femme dont la table est toujours ouverte pour les nécessiteux, ou encore Liam (premier du nom), l’assistant d’Harris, le frère d’Everett. Et si je ne dirai rien de la fin, j’ai aimé la boucle qu’elle forme avec ce qu’il s’est passé cent ans auparavant, et le fait qu’elle soit ouverte – je ne bouderais d’ailleurs pas une suite, ou un roman plutôt axé sur d’autres personnages du roman (Willow, Liam – deuxième du nom) qui sont moins développés, et servent plutôt de pont entre l’histoire d’Everett et celle de Jake.
« Lorsque le dernier arbre » est vraiment un beau roman, à la construction très maîtrisée. Un page-turner dont on ne voit absolument pas passer les 600 pages !
Publié en Août 2021 chez Albin Michel, traduit par Sarah Gurcel, 608 pages.
Je me le suis offert, évidemment 😁
Je me le réserve pour plus tard.
j’espère qu’il te plaira !