En bonne fan de « true crimes » et des éditions Sonatine, je ne pouvais passer à côté d’ « American Predator » de Maureen Callahan, qui relate la découverte de l’existence d’un des plus redoutables tueurs en série américains.
L’histoire commence en 2012 lorsqu’une jeune femme de dix-huit ans, Samantha Koenig disparait à Anchorage, en Alaska, après son service dans le stand de café qu’elle tenait. L’enquête ne démarre pas sur les chapeaux de roue, en effet on pense d’abord que la jeune serveuse est partie avec la caisse du stand, puis les policiers soupçonnent le père et le petit ami de Samantha, de drôles de loustics. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard, après une demande de rançon et des retraits dans des banques situées au Texas, à plus de 6000 kilomètres du lieu de la disparition, que les enquêteurs vont arrêter un suspect, Israel Keyes, 34 ans. Cet artisan n’a aucun antécédent judiciaire, il mène une vie apparemment tranquille avec sa compagne infirmière, est le père dévoué d’une petite fille issue d’une précédente union dont il a la garde exclusive…Pourtant les enquêteurs le soupçonnent rapidement d’être responsable d’une dizaine de crimes, aux quatre coins du pays, depuis près de quinze ans.
C’est une histoire (vraie) absolument incroyable qui nous est racontée par Maureen Callahan, celle d’un homme qui a réussi à passer à travers les mailles du filet en tuant sans motif, pour assouvir un désir, en multipliant les déplacements dans des états à des milliers de kilomètres de son domicile, voire peut-être même en augmentant ses capacités grâce à de la chirurgie…
Le portrait d’Israel Keyes est édifiant, sa jeunesse flirte d’ailleurs avec tous les clichés du fanatisme américain : vie en dehors de toute institution, passage par de multiples sectes religieuses, suprématie blanche…
Les faits racontés sont terrifiants, a fortiori car de nombreuses zones d’ombre subsistent : on ne saura pas pourquoi ce serial killer méthodique a utilisé la carte bancaire de Samantha alors qu’il savait qu’elle serait tracée, on ne connaîtra sans doute jamais non plus la liste exacte des victimes d’Israel Keyes, d’autant plus qu’il ne s’attaquait pas à un seul type de personnes, on le soupçonne d’avoir tué des hommes, des femmes, des couples, potentiellement des enfants… il y a donc des dizaines de familles qui attendent encore des réponses à leurs questions et qui ne peuvent pas faire leur deuil.
Un récit haletant et inquiétant, tout en restant très accessible, et qui est un incontournable pour les adeptes de true crime.
Publié en Novembre 2021 chez Sonatine, traduit par Corinne Daniellot, 368 pages.
Je viens de me procurer ce roman, aimantée par les 5 coeurs que tu lui as attribués !
pas sûre que ce soit vraiment ton genre, cela dit.