Repéré chez Electra, « Division Avenue » de Goldie Goldbloom se situe comme son titre l’indique, dans une rue de Brooklyn, en plein dans le quartier habité par la communauté hassidique. Surie, 57 ans, est mère de dix enfants, grand-mère et bientôt même arrière-grand-mère. Suite à un contrôle médical, elle tombe des nues lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte, de jumeaux…
Très soucieuse du qu’en dira-t-on, Surie décide de se taire et de cacher cet événement incroyable. En effet, sa famille est déjà montrée du doigt car son fils Lipa a défrayé la chronique en sortant de la communauté pour vivre son homosexualité, avant de mourir tragiquement, et un nouveau scandale pourrait notamment compromettre les opportunités de mariage de ses enfants et petits-enfants encore célibataires. Quatre ans après, Surie ne se remet d’ailleurs pas de la mort de son fils, qui continue de la hanter.
« Division Avenue » a été une très belle lecture, tout en pudeur et subtilité. Le secret et les tourments de Surie fragilisent sa relation avec son mari, Yidel, un homme doux et aimant. Mais ils l’ouvrent au monde extérieur, car à force de se rendre à l’hôpital local, Surie se lie d’amitié avec Val la sage-femme non juive, commence à servir d’interprète entre le personnel soignant et les patientes orthodoxes qui ne parlent souvent que yiddish, et se familiarise avec les gestes médicaux.
C’est un magnifique portrait que nous propose Goldie Goldbloom, celui d’une femme qui pensait sa vie toute tracée au sein d’un univers fermé et protégé, et qui se retrouve, sans l’avoir voulu, à remettre en question sa façon de vivre et de penser. L’atmosphère est vraiment réussie, et les personnages secondaires sont soignés, que ce soit le mari de Surie, sa petite-fille si vive et intelligente, ou encore sa belle-mère aveugle qui habite au dessus de chez elle et avec qui elle entretient une relation touchante.
Un roman beau et émouvant, à découvrir!
Publié en Janvier 2021 chez Bourgois, traduit par Eric Chédaille, 360 pages.
J’ai beaucoup aimé ce roman aussi !
on est en phase !
Bonsoir Eva, je l’ai commencé mais je l’ai laissé de côté pour le moment. Je n' »accroche » pas trop mais je ne désespère pas de le reprendre. Bonne soirée.
Bonjour Dasola, oh c’est dommage, c’est vraiment un bon livre… peut-être que plus tard ça passera mieux !
J’ai adoré ce roman. L’autrice a fait de Surie un personnage chaleureux, généreux, tout de douceur et d’abnégation, avec lequel on se sent immédiatement en empathie. Et pourtant la vie dans la communauté hassidique est bien loin de la mienne, et de mon féminisme ! J’avais découvert ce milieu avec le roman ASHER LEV , puis avec CELUI QUI VA VERS ELLE NE REVIENT PAS, livres présents dans ce blog …
oui c’est un très beau portait de femme !