De nouveau une bonne pioche dans le cadre du Prix du Livre de Poche Polar, avec ce roman policier historique de Fabiano Massimi que j’avais repéré l’an dernier à sa sortie. Si « L’Ange de Munich » est un roman italien, son intrigue se déroule à Munich en 1931. Une jeune femme de vingt-trois ans, Angela Raubal, est retrouvée morte dans l’appartement où elle vivait, un pistolet à côté d’elle. Tout pousse à conclure au suicide…mais le contexte familial de celle que l’on surnommait Geli est particulier : c’était en effet la fille de la demi-soeur d’Hitler, chez qui elle vivait, et la rumeur disait que l’oncle et la nièce entretenaient des liens plus que familiaux.
Les inspecteurs, Sauer et Forster, se retrouvent donc mêlés à une affaire délicate, a fortiori lorsqu’ils découvrent des éléments qui semblent contredire la thèse du suicide. En 1931, Hitler n’est pas encore au pouvoir, mais son parti a de plus en plus d’influence. Geli était une figure bien connue de son entourage, et pour les besoins de l’enquête, les policiers doivent donc interroger tout le gratin du parti nazi : Goering, Himmler, Heydrich, von Schirach…
Le point de départ de ce roman policier est une histoire vraie (la mort mystérieuse de la nièce d’Hitler), et si l’enquête en elle-même (sa résolution, les interactions avec les personnages historiques…) est une fiction, l’auteur a utilisé de véritables éléments dans son livre : les enquêteurs s’appelaient réellement Sauer et Forster, et la durée de l’enquête est similaire à celle du récit, l’intrigue étant découpée jour par jour. Le procédé est très intéressant, l’enquête est passionnante, et ce roman se lit vraiment tout seul. J’ai particulièrement apprécié que l’intrigue soit située dans le milieu nazi mais à une époque moins commune en littérature, celle d’avant 1933 et l’avènement d’Hitler en tant que chancelier.
Si le reste du livre est plutôt bien structuré, j’ai cependant eu l’impression que l’auteur en perdait la maîtrise sur la fin, sans doute peu à l’aise avec les scènes d’action : l’intrigue devient embrouillée, il y a des rebondissements peu crédibles, et la scène de confrontation finale n’est pas très convaincante. Malgré ces bémols, le roman reste assez plaisant pour donner l’envie d’une suite, et l’on me dit dans l’oreillette qu’un tome 2 (Le Démon de Berlin) a déjà été publié en Italie… à suivre !
Publié en 2021 chez Albin Michel, traduit par Laura Brignon, 560 pages, disponible au Livre de Poche.
Un livre qui m’intrigue que j’ai rajouté à ma liste de mes envies car il se base sur des faits réels 🙂
J’espère que les petits bémols que tu mentionnes ne me décevront pas.
Je te souhaite une belle journée !
j’espère qu’il te plaira ! merci pour ton commentaire 🙂
ah il m’intéresse, un roman issu d’une histoire bien sordide, et l’Allemagne des années 30
j’ai écouté le podcast américain consacré aux Dictateurs et ils reviennent longuement sur les années d’Hitler depuis 1919 à son arrivée au pouvoir, donc je connais bien cette partie-là
je le note ! merci 🙂
je pense effectivement qu’il peut te plaire !