Après avoir adoré les quatre romans de Marion Brunet que j’ai lus (Vanda, L’Eté Circulaire, Dans le Désordre, Sans Foi ni Loi), j’étais ravie que le jury du Livre de Poche Polar me donne l’opportunité d’en lire un cinquième – « Ce qu’elles ne savaient pas », publié originellement sous le titre « Dans la gueule du loup » dans une maison d’édition jeunesse, Sarbacane.
Lou et Mathilde, 18 ans et amies de longue date, décident de partir à Madagascar après le bac. Si le début de leur vacances se passe plutôt bien, elles se rendent compte dans un hôtel où elles passent la nuit que leur voisine de chambre, une jeune malgache, est maltraitée – leur intervention va faire tourner leur séjour au cauchemar …
Malheureusement, je ressors mitigée de cette lecture. La plume de Marion Brunet est toujours aussi belle, et les descriptions de l’île sont particulièrement réussies mais je n’ai pas été vraiment convaincue par l’histoire.
Si la tension règne tout au long du récit, entretenue par les passages en italique à chaque début de chapitre, et que l’intention de l’autrice est louable – évoquer la prostitution des mineures et les mauvais traitements dont elles sont victimes – j’ai eu du mal à trouver crédible ce qui était raconté, du départ des jeunes filles à Madagascar (un peu loin et radical pour des personnes aussi jeunes, qui n’ont ni habitude de voyager, ni lien avec le pays), à la rencontre avec « le Méchant », sans parler de la fin de la course-poursuite.
Pour avoir souligné l’incarnation des personnages dans les autres romans de l’autrice, j’ai été déçue ici par cette facette – si j’ai trouvé le personnage de Fanja la jeune Malgache plutôt réussi, j’ai eu du mal à me représenter les deux Françaises et à vraiment distinguer Lou de Mathilde.
« Ce qu’elles ne savaient pas » n’est pas un mauvais livre, j’ai passé avec lui un bon moment de lecture, et certains passages sont vraiment réussis, mais il est à mes yeux loin d’être aussi bon que les autres romans de Marion Brunet.
Publié au Livre de Poche, 240 pages.