Vous le savez, je suis fan de true crimes, et j’ai donc salivé quand j’ai entendu parler du « Crime du Métro » de Christian Di Scipio, qui évoque le meurtre – jamais élucidé – de Laëtitia Toureaux – poignardée dans le métro en 1937.
Je suis entrée facilement dans cet ouvrage, écrit avec un style simple et accessible, mais les choses se sont rapidement gâtées. En effet, la jeune femme, âgée de trente ans au moment du crime, menait une vie pour le moins compliquée … mais la façon dont l’histoire est présentée n’aide pas à comprendre ses multiples facettes, et entraîne de la confusion. Laëtitia Toureaux travaillait comme ouvrière dans une usine de cirage ( mais aidait aussi son patron à tenir des stands lors de salons professionnels ?), était enquêtrice pour un détective privé, et, d’origine italienne, espionnait pour le compte de l’Ambassade d’Italie (fasciste). Difficile de s’y retrouver, d’autant plus qu’un grand nombre d’hommes gravitait autour d’elle : un mystérieux « petit notaire », un étudiant en médecine obsédé par elle (qui finit par travailler dans un journal?), et des malfrats dont je n’ai jamais bien compris le rôle dans cette histoire, et leur lien avec Laëtitia !
Le livre est plaisant à lire, et l’histoire est extrêmement intrigante, mais beaucoup trop fouillis, avec des éléments rocambolesques qui ne sont pas clairement expliqués – comment une ouvrière de 1937 peut s’absenter aussi souvent de son poste sans éveiller les soupçons de ses collègues, que fait une ouvrière dans un salon professionnel? si ce travail était une couverture, ne valait-il mieux pas en faire une secrétaire ou une assistante, plus libre de ses mouvements? A savoir également que le livre nous raconte les dernières semaines de la vie de Laëtitia, mais n’est en aucun cas une enquête sur le crime.
L’épilogue m’a agacée : l’auteur nous apprend qu’une partie du livre est romancée, avec l’ajout d’un personnage clé dont on ne sait pas s’il a vraiment existé. Et surtout, il révèle un coup de théâtre qui a eu lieu trente ans après le meurtre … mais sans creuser du tout cette piste ! J’ai alors pensé à ce que Jaenada aurait pu faire de ce fait divers, et j’ai soupiré…
L’histoire est passionnante, mais je n’ai pas été convaincue par la forme de ce livre – j’aurais préféré une non-fiction, accompagnée d’une enquête de l’auteur, et cette lecture a donc été une déception.
Publié en 2022 chez 10/18, 404 pages.