La Dernière Balade de Jean Townsend – Fred Vermorel

« La Dernière Balade de Jean Townsend », de Fred Vermorel, appartient à un genre que j’affectionne particulièrement, le true crime.

En 1954, une jeune styliste de 21 ans, Jean Townsend, est retrouvée étranglée sur un terrain vague de Ruislip, la ville où elle habitait, à 25 kilomètres de Londres. Le meurtre, qui ne sera jamais élucidé, marque Fred Vermorel, qui était enfant à l’époque, et vivait dans les environs. Lorsqu’il décide de rouvrir l’enquête, plusieurs décennies plus tard, il découvre que le dossier est toujours classifié, alors qu’il ne devrait plus l’être depuis longtemps. Que cache cette affaire pour que ses éléments ne soient toujours pas accessibles, un demi-siècle plus tard?

A mes yeux, ce livre a les défauts de ses qualités : Fred Vermorel est passionné par cette affaire, qui le touche de près, mais il semble être également passionné par les années 50. Tout ce qui est raconté est très intéressant, on ne peut que saluer autant de recherches,  de motivation et d’enthousiasme, mais parfois c’est un peu trop.

L’auteur explore plusieurs pistes, notamment la piste d’un tueur américain, puisqu’il y avait une base militaire non loin de l’endroit où Jean Townsend a été retrouvée, mais aussi des pistes dans le milieu dans lequel la jeune femme évoluait : celui de la Nuit Londonienne des années 50, avec ses boîtes, ses fêtes, ses aristocrates décadents et ses gangsters. Il y a énormément de personnages, de recherches,  d’entretiens, de noms, de détails, de documents reproduits aussi, et si j’ai apprécié les efforts de contextualisation de Fred Vermorel, j’ai fini par me perdre dans ce récit beaucoup trop riche et foisonnant, où j’ai parfois eu du mal à me raccrocher à un fil conducteur, là où j’attendais plus de synthèse, d’analyse, mais aussi de rebondissements – car l’auteur se heurte à des murs à chaque piste explorée et finit par tourner en rond, voire à faire carrément du hors-sujet avec la dernière partie qui allonge encore un récit qui souffrait déjà de longueurs.

J’ai ouvert ce livre avec grand plaisir, impatiente de lire un nouveau true crime des éditions Sonatine que j’aime beaucoup (je garde un excellent souvenir d’ « Addict » de James Renner), mais les digressions et les longueurs ont mitigé mon enthousiasme, même si « La Dernière Balade de Jean Townsend » tire son épingle du jeu avec sa peinture étonnante et détonante du Londres des années 50. 

Publié en Août 2021 chez Sonatine, traduit par Paul Simon Bouffartigue, 528 pages. 

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