Les Enfants Endormis – Anthony Passeron

Vous le savez, je suis fan des Editions Globe et j’étais particulièrement intriguée par ce livre français publié à l’occasion de la Rentrée Littéraire – fait assez rare dans cette maison spécialisée en littérature étrangère.

« Les enfants endormis », ce sont ces jeunes junkies que l’on retrouve inanimés dans les rues françaises. Désiré, l’oncle de l’auteur, est l’un d’eux. Ce jeune homme solaire, fils de bouchers de la campagne niçoise, a en effet plongé dans l’héroïne, qu’il s’injecte à l’aide de seringues partagées avec ses compagnons d’infortune. Mais nous sommes dans les années 80, et la toxicomanie ne sera pas le seul drame qui va frapper de plein fouet cette famille lambda française.

Anthony Passeron a fait un choix narratif pertinent, celui de raconter l’histoire de Désiré et de sa famille en alternance avec les prémices de la pandémie du Sida – l’identification du virus, qui frappe au début la communauté homosexuelle et les Africains, la concurrence entre les équipes françaises et américaines, les fausses pistes, la découverte des modes de contamination, le silence des autorités, et puis la recherche désespérée d’un traitement qui puisse soigner, ou à défaut ralentir la maladie.

L’auteur a trouvé le bon équilibre, le bon positionnement entre ces deux axes, ces deux facettes de la maladie qui se répondentla partie médicale, instructive, passionnante (surtout pour qui n’a pas connu cette époque) et la partie qui s’attache au malade, terrible, douloureuse, personnelle, qui nous ouvre les portes d’un drame familial sans jamais tomber dans le pathos.

Un très beau livre, qui arrive à conjuguer puissance et retenue, que je vous conseille chaudement! 

Publié en Août 2022 chez Globe, 288 pages.

7 commentaires sur “Les Enfants Endormis – Anthony Passeron

  1. C’est une époque au sujet de laquelle j’aime lire. J’étais enfant-jeune ado dans les années 80 et j’avais plusieurs amis queer ou addict début années 90. On peut s’imaginer qu’on a beaucoup parlé de l’épidémie de sida. Du coup, je lirai.

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