J’avais beaucoup aimé « Seul le Silence » de RJ Ellory à sa sortie, moins les suivants, mais son nouveau livre « Une saison pour les ombres » m’a fait de l’œil et à raison puisque j’ai adoré cette lecture !
En 2011, Jack Deveraux, qui vit à Montréal, reçoit un coup de fil provenant de la ville dans laquelle il a grandi, Jasperville. Son frère cadet Calvis a en effet été arrêté pour avoir tabassé un homme jusqu’au coma. Jack décide de retourner dans cette petite ville minière du Nord-Est du Canada qu’il avait quitté vingt-six ans plus tôt, à l’âge de 19 ans, laissant derrière lui une succession de malheurs. En 1972, la ville, froide et isolée, bâtie par la compagnie minière pour laquelle travaillent la plupart des hommes, est frappée par un drame : une jeune habitante est retrouvée morte dans la neige, avec de graves blessures. La thèse officielle est qu’elle a été attaquée par un animal sauvage… mais ce n’est que le début d’une succession de morts de jeunes filles …
Le récit se déroule à Jasperville mais alterne entre la jeunesse de Jack, dans les années 70 et 80, aux côtés de ses parents, de sa sœur et de son frère, et son retour en 2011, lorsqu’il se confronte à son passé, et à ce et ceux qu’il a laissés derrière lui. Si l’enquête de Jack est prenante, j’ai particulièrement aimé l’ambiance du roman, et son rythme lent, grâce auquel l’auteur prend le temps de poser ses personnages, de décrire lieux et situations. Cela donne une impression à la fois sombre et ouatée, une sorte de cocon où planent une tension qui n’augure rien de bon et les légendes des autochtones sur les wendigos. Pour l’anecdote, j’ai effectué un déplacement professionnel dans les environs il y a dix ans, et je vois parfaitement à quoi peut ressembler cette ville éloignée de tout et centrée sur une unique entreprise, la mine.
Un très bon polar et une excellente surprise !
Publié en Janvier 2023 chez Sonatine, traduit par Etienne Gomez, 408 pages.