L’avantage des jurys, c’est que cela permet parfois de faire de belles découvertes. Cela a été le cas avec la sélection de Mars du Prix des Lecteurs du Livre de Poche catégorie littérature, et « La Danse de l’Eau » de Ta-Nehisi Coates.
Je connaissais l’auteur, mais je n’avais pas vu passer ce roman. Celui nous emmène en Virginie, au XIXe siècle, alors que règne encore l’esclavage. Hiram est le fils du maître d’une grande plantation de tabac et d’une esclave dont il a été séparé quand il était enfant. Son père le fait venir dans sa demeure, où Hiram reçoit l’éducation d’un précepteur: le garçon se démarque par sa grande intelligence et son hypermnésie, mais ce ne sont pas les seuls dons qu’il possède …
« La Danse de l’Eau » est un roman puissant, extrêmement bien écrit, qui nous raconte la trajectoire d’un homme bien décidé à vivre et à aimer librement. Le récit est riche, romanesque, avec de nombreux rebondissements et personnages secondaires. Hiram est attachant, dans sa pugnacité pour conquérir sa liberté, dans sa volonté d’aimer dans un monde où il est difficile de faire confiance, où tout est mis en œuvre pour séparer les couples, les familles, pour salir le bonheur …
L’intrigue est parfois un brin embrouillée, et je n’ai pas été totalement convaincue par la facette « réalisme magique » de l’histoire – je comprends que l’auteur a souhaité rendre hommage aux légendes africaines, mais cet aspect aurait pu être mieux exploité, cependant, ce roman initiatique, malgré ces bémols, est passionnant et très beau, et je suis ravie d’avoir eu l’opportunité de lire.
Une très bonne surprise ! Connaissiez-vous ce roman ?
Publié en Août 2021 chez Fayard, disponible au Livre de Poche, traduit par Pierre Demarty , 608 pages.