La collection Singulières des éditions Light Motiv s’articule autour de duos d’écrivaines et photographes.
Dans « La Maison Sans Toit », Hélène Gestern commente des photos de Laure Samama, une série de clichés pris dans un village mexicain, Chalmita.
Ce qui ressemble à première vue à de l’urbex révèle un départ précipité : cette maison qui tombe en ruines, devant laquelle stationne une voiture qui ne démarrera plus, est encore remplie des objets. Rien qui ne semble avoir une grande valeur marchande mais beaucoup de souvenirs : ex-voto, portrait du Christ, photographies, reliefs d’un baptême ou d’une communion …
Pourquoi ces habitants sont-ils partis en laissant derrière eux des choses aussi personnelles ? Que sont-ils devenus ?
Il ne s’agit pas ici d’un roman ou d’un atelier d’écriture s’appuyant sur des photographies. Hélène Gestern examine soigneusement chaque cliché, recherchant des indices sur ceux qui vivaient ici, des noms, des dates, des explications …
Si le texte est très différent de ce que j’ai pu lire de l’autrice, les thèmes font néanmoins écho à ce qui marque son œuvre : les photographies, bien sûr, les enquêtes, les secrets, les histoires de famille, les maisons mystérieuses … il y a même un étrange cliché d’un couple qui pourrait être sous-titré « Eux sur la photo ».
Même si l’on sait dès la quatrième de couverture que la maison se trouve au Mexique, il n’est pas si évident de deviner où elle se situe, ni de déterminer l’époque à laquelle vivaient ses habitants. Les photos pourraient avoir été prises sur un lieu où il y a eu la guerre, au Kosovo par exemple, et les dégradations remonter aux années 70 ou 80, ce qui leur donne une sorte d’universalité, celle du malheur et du mystère.
Quelque chose de terrible semble s’être déroulé – est-ce une scène de violence ? de crime ? Dommage que l’ouvrage ne nous révèle pas le fin mot de l’histoire, mais les photographies de Laure Samama, et l’analyse qu’en fait Helene Gestern ont le mérite de stimuler l’imagination du lecteur …
Publié en Octobre 2023 aux éditions Light Motiv, 96 pages.
j’avoue que j’ai du mal avec les romans où l’on n’a aucune info sur les lieux, la période …
Quand est-ce que tu reviens je m inquiète
je suis de retour 🙂 tu peux aussi me suivre sur Instagram, je poste quasiment tous les jours (eva_tuvastabimerlesyeux)