Des échos très positifs, une magnifique couverture et une préface signée par Maggie o’Farrell … tout était réuni pour que j’adore « Le Champ des Soupirs » d’Elspeth Barker… et pourtant j’en ressors mitigée.
L’histoire nous entraine en Ecosse : Janet, âgée de seize ans, est retrouvée assassinée dans la grande demeure familiale. Mais très vite, on comprend que ce n’est pas un roman policier – le meurtrier a été arrêté et l’affaire est close. Le livre va nous raconter la vie de Janet durant ses seize premières années. Celle d’une enfant puis d’une adolescente qui a toujours été décalée, bizarre, mise à l’écart, que ce soit au sein de sa famille, à l’école ou en société …
Le début du livre m’a laissée perplexe. Le premier chapitre nous présente Janet comme une sorte de monstre dont on est content d’être débarrassé… mais surtout, je n’arrivais pas du tout à m’intéresser à ce que l’autrice écrivait. Ce n’était pas mal écrit mais il n’y avait aucune aspérité à laquelle me raccrocher, je voyais les pages se tourner sans réussir à entrer dans l’histoire et je n’arrivais pas à m’attacher à Janet enfant.
C’est vers le milieu du livre que cela s’est enfin décanté, à l’adolescence de Janet. J’ai été touchée par cette jeune fille qui aimerait tellement s’intégrer et qui malgré ses efforts tombe toujours à côté. Il y a des scènes particulièrement réussies, écrites avec un humour décapant (le bal avec sa robe violette improbable et certaines scènes du pensionnat), des références dans lesquelles je me suis reconnue (Janet lit la série « Mallory School » d’Enid Blyton), des personnages secondaires qui prennent de l’ampleur, comme la tante Lila…
La deuxième moitié du livre a donc rattrapé le fiasco du début mais si j’ai aimé le côté roman d’apprentissage, j’ai trouvé étrange le chapitre introductif tout comme la proposition de l’autrice d’injecter dans le récit un meurtre qui n’apporte rien.
Une lecture un peu bizarre, mi-figue mi-raisin… j’ai l’impression d’être passée à côté de ce que l’autrice proposait …
Disponible au Livre de Poche dans une traduction de Jean Esch , 288 pages.