Après avoir adoré « Dans la Forêt », et enregistré avec Jean Hegland une émission de Bibliomaniacs, je ne pouvais manquer le nouveau livre de l’autrice californienne, « Apaiser nos tempêtes ».
Le livre a été publié aux Etats-Unis en 2004, mais la traduction française inclut une préface de 2021 de Jean Hegland, que j’ai trouvée extrêmement réussie. Au début du roman, on fait la rencontre de Cerise et Anna, deux jeunes filles, la première lycéenne, la seconde étudiante : elles ne se connaissent pas, viennent de milieux très différents, mais sont toutes deux face à une même situation – une grossesse non désirée. Cerise choisit de garder l’enfant, Anna avorte. Le roman les suit sur une vingtaine d’années, dans leur vie amoureuse, leur vie professionnelle, leur vie de mère…
J’ai trouvé ce roman très différent de « Dans la Forêt », il n’y a pas du tout de facette post-apocalyptique, l’autrice s’est vraiment renouvelée, même si on retrouve son talent pour brosser de beaux portraits de femme, et qu’une grande partie du récit se déroule dans l’espace clos d’un domicile familial, et dans une certaine solitude. J’ai d’ailleurs pensé à Joyce Maynard en lisant ce livre, qui évoque avec justesse la relation mère-enfant, et la difficulté pour les femmes à conjuguer vie familiale et vie professionnelle, voire même création dans le cas d’Anna qui est photographe.
Je m’attendais à ce que les trajectoires des deux femmes se croisent bien plus tôt dans le récit, mais finalement cela ne m’a pas posé de problème, j’ai complètement adhéré à ce que proposait Jean Hegland, et j’ai trouvé la rencontre entre Anna et Cerise très belle et très réussie. Si j’avais un bémol, ce serait plutôt sur le drame qui frappe Cerise – la mise en avant de la difficulté à être une mère célibataire de milieu défavorisé aurait pu se faire avec moins de noirceur et plus de subtilité.
Un beau roman, où règne une certaine lumière malgré une tonalité souvent dramatique, qui m’a beaucoup plu et dans lequel je me suis sentie bien. A découvrir !
Publié en Août 2021 chez Phebus, traduit par Nathalie Bru, 560 pages.
je garde un très bon souvenir de ma rencontre avec elle au Festival et je crois qu’elle m’a vendu ce roman mais en anglais ? à voir !
oh oui, c’était une magnifique rencontre, elle était tellement charmante !
Très bien je note
j’espère qu’il te plaira !