Hélène Gestern est une autrice que j’apprécie et « L’eau qui dort » est l’un des derniers romans de son œuvre qu’il me restait à lire.
Benoît est un commercial d’une cinquantaine d’années. Alors qu’il vient d’être licencié, et qu’il doit assurer un dernier rendez-vous professionnel, il décide de tout quitter et de laisser notamment derrière lui Sabine, son épouse allemande avec qui il n’a jamais été vraiment heureux. Au bar de la gare d’une petite ville, il pense apercevoir celle qui a été son grand amour, Irina, et qui a disparu du jour au lendemain, sans explication. Benoît, aidé par quelques indices, tente de la retrouver et se fait embaucher dans un domaine des environs en tant que jardinier, lui qui, plus jeune, était passionné par l’horticulture.
Le personnage de Benoît m’a touchée. C’est un homme qui est insatisfait de sa vie, malheureux, car il a épousé une femme pour qui il n’a jamais eu les sentiments qu’il éprouvait pour Irina, car il s’est engagé dans une voie professionnelle qui n’est pas celle qui le motivait, car il n’a pas su prendre des décisions difficiles pour saisir l’opportunité d’être heureux. Surtout, la disparition irrésolue d’Irina est une plaie qui ne s’est jamais refermée, une ombre qui plane toujours sur sa vie.
J’aime l’écriture d’Hélène Gestern, tout en subtilité pour décrire émotions, regrets, sentiments… je n’ai cependant pas été convaincue par l’intrigue, faite de coïncidences un peu trop « gros sabots » à mon goût, ni par l’incursion du récit dans une affaire criminelle mal ficelée qui n’apporte rien.
L’histoire est vraiment le point faible, à mes yeux, de ce roman. Pourtant, il y a beaucoup de belles choses dans ce livre, sur les regrets, sur le fait que nous ne sommes pas toujours aussi importants pour les gens qu’ils ne le sont pour nous…
Un avis mitigé sur ce roman, mais au détour d’une phrase, Helene Gestern évoque le poète arménien Armen Lubin, donnant l’envie de lire le livre qu’elle lui a consacré …
Publié en Octobre 2018 chez Arléa, 374 pages.