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Louise Erdrich est une auteure que j’avais repérée depuis des années mais sans avoir pris le temps de lire un de ses romans. J’ai eu cependant l’occasion de lire ce mois-ci son dernier roman publié en France – en fait une réédition d’un livre sorti en 1986 – « Le Pique-nique des Orphelins »… J’espère vraiment que ce n’est pas son meilleur car malgré des débuts en fanfare, j’ai terminé le roman aux forceps.
C’est une saga familiale que nous livre Louise Erdrich dans « Le Pique-nique des Orphelins ». Adelaïde Adare mène une vie relativement confortable malgré la crise de 1929 grâce à son amant – et père de ses deux enfants Karl et Mary- qui subvient à ses besoins. Mais la mort de son amant la laisse sans le sou, et sa situation empire lorsqu’elle se découvre enceinte. Lors d’une fête foraine, elle s’enfuit avec le pilote d’un avion de démonstration, abandonnant derrière elle Karl, Mary, et le nouveau-né qui se fait kidnapper. Les deux enfants prennent le train pour le Dakota du Nord afin de se réfugier chez leur tante maternelle Fritzie : si Karl fait demi-tour en arrivant et se lance dans des années de vagabondage, Mary va s’installer chez son oncle et sa tante, et sa cousine Sita du même âge qu’elle, et trouver sa place dans la boucherie familiale.
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J’adore les sagas familiales, et au début du livre j’étais vraiment alléchée par les promesses annoncées par le récit. La crise de 1929 avec ses personnes déclassées et ses grands voyages clandestins en trains de marchandises pour parcourir les Etats-Unis avec l’espoir d’une vie meilleure, des enfants séparés par le destin, des Amérindiens – Célestine la meilleure amie de Sita puis de Mary est à moitié Amérindienne, comme Louise Erdrich d’ailleurs, et son demi-frère Russell qui apparaît souvent également dans le récit est lui complètement Amérindien… J’ai d’ailleurs beaucoup aimé toute la première partie du livre, qui se passe dans les années 30, même si j’ai un peu tiqué sur l’abandon des enfants par Adélaïde – quelle drôle d’idée de la faire s’envoler avec un pilote ! Mais le livre s’étend sur quarante ans, jusqu’en 1972 et s’attache à toute une ribambelle de personnages dont on nous raconte l’histoire. Il est toujours difficile, sur un aussi grand laps de temps et avec autant de personnages de maintenir éveillé l’intérêt du lecteur, et malheureusement, mon intérêt n’a pas toujours été constant sur 480 pages.
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Il faut dire que les personnages ne sont pas des plus attachants. Plus ils vieillissent, plus j’ai trouvé qu’ils devenaient antipathiques et surtout que leurs comportements, leurs conversations, leurs décisions devenaient de plus en plus hystériques et incohérents. Je me suis sentie très loin de leurs agissements et de leurs préoccupations, qui souvent n’avaient ni queue ni tête à mes yeux. Si Mary, Célestine, Sita ou Russell m’ont semblé bien incarnés, j’ai eu du mal avec Karl et Dot et je suis passée complètement à côté de ces deux personnages qui ne m’ont pas du tout intéressée. Pourtant Louise Erdrich possède une belle plume, qui fait que j’ai dévoré la première partie du « Pique-nique des Orphelins », je lirai avec plaisir d’autres livres de cette auteure, mais j’ai terminé le roman aux forceps car il est à l’affiche du prochain Bibliomaniacs et je ne voulais donc pas l’abandonner – et de toutes façons je suis du genre à terminer coûte que coûte les livres que je commence, quitte à pester ensuite que j’aurais pu lire trois bons romans pendant le temps que cela m’a pris d’aller au bout d’un livre moyen…
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« Le Pique-Nique des Orphelins » de Louise Erdrich, malgré une très bonne idée de départ, et des débuts fort prometteurs, est un roman qui a fini par me décevoir et me lasser sur la longueur. Je n’ai pas réussi à adhérer aux actes des personnages, ni à certains des héros du roman. J’ai néanmoins aimé la plume de l’auteure, j’espère donc que cette rencontre ratée ne se reproduira pas à la lecture d’un autre roman de l’écrivaine américaine – si vous avez des idées, je suis preneuse!
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Publié le 4 Janvier 2016 aux Editions Albin Michel, traduit par Isabelle Reinharez, 480 pages.
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22e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMélo.
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En voilà un que je vais retirer de ma PAL !
J'ai parcouru ton billet en diagonale, car je dois le lire prochainement. Je ne connais pas Louise Erdrich, mais cela faisait longtemps que je voulais découvrir cette romancière.
Sans surprise, donc, je passe…
«j'ai terminé le roman aux forceps»: j'adore cette expression très fleurie!
J'ai à peu près les mêmes réserves que toi. Disons que ce n'est pas son meilleur…
Je prévois de lire "Love Medecine" et "La Chorale des maîtres bouchers" qui sont paraît-il, ses meilleurs romans. À ce jour, je n'ai lu que "Dans le silence du vent". Il m'avait fait très bonne impression, au point de vouloir dévorer ce "pique-nique des orphelins". L'oeuvre est riche et reste à explorer.
La chorale des maîtres bouchers peut-être, c'est quand même assez long à se mettre en place mais une fois le pied à l'étrier ça nous transporte dans une petite bourgade du fin-fond des Etats-Unis.
Le problème principal avec ce roman c'est que tous les personnages sont antipathiques je trouve. A la longue ça devient lassant et cette difficulté à ne pouvoir s'attacher à aucun d'entre eux rend la lecture pénible à force.
Je n'ai toujours pas lu Louise Erdrich mais ce n'est pas avec ce roman que je commencerais…
@ Noukette : et c'est ce que j'aurais du faire aussi…
@ Jérôme : oui, voilà, ils sont tous antipathiques, bizarres, incohérents…
@ Tiphanie et Marie-Claude: ok, je note vos conseils…
@ Delphine: je serais étonnée que ce soit un coup de coeur pour toi
@ Miss Léo : pareil, j'étais ravie d'avoir enfin l'occasion de la lire, et la chute n'en a été que plus grande!
@ Joëlle : je doute qu'il te plaise, effectivement…