Le saut oblique de la truite – Jérôme Magnier-Moreno

« Le saut oblique de la truite » de Jérôme Magnier-Moreno est un premier roman que j’ai découvert lorsque son auteur m’a contactée pour gentiment me proposer de me l’envoyer. Nous avons eu un échange très sympathique par email, et j’ai reçu quelques jours après dans ma boite aux lettres une jolie enveloppe personnalisée avec le livre dédicacé à l’intérieur. La couverture est vraiment magnifique, elle représente d’ailleurs une oeuvre de l’auteur, qui est peintre. Le livre est assurément un très bel objet, mais qu’en est-il du récit?

Le livre commence…dans les toilettes du cimetière Montparnasse. L’auteur, après 10 ans d’écriture et de réécriture, se décide enfin à envoyer son manuscrit à des éditeurs. Ce récit, c’est celui d’un voyage effectué quand il était encore étudiant à l’école d’architecture de Versailles. Son ami Olivier lui avait donné rendez-vous en Corse pour aller pêcher le long du GR20...mais arrivé sur l’île de Beauté, Jérôme l’avait attendu plusieurs heures – sans être trop étonné, Olivier n’étant pas forcément un garçon très fiable – avant de se décider à continuer le voyage tout seul. « Le saut oblique de la truite » est le récit de ces quelques jours que Jérôme passe seul en Corse. 

Je partais avec un a priori très positif sur ce livre – l’auteur est sympathique, la couverture est belle, le récit se passe en Corse (île où je rêve de retourner), et de manière générale j’apprécie de plus en plus les histoires avec des héros solitaires dans la nature (« Wild » en est un bon exemple). J’ai donc lu « Le saut oblique de la truite » (ah oui j’ai oublié de préciser que le titre aussi était très bien choisi) très rapidement après l’avoir reçu…mais malheureusement je n’ai pas vraiment accroché à ce court récit d’une centaine de pages. Les premiers paragraphes m’ont laissée dubitative, le style ne me plaisait pas vraiment, et depuis « Au départ d’Atocha » j’ai un problème avec les narrateurs qui passent beaucoup (trop?) de temps aux toilettes, mais j’espérais que le récit décollerait avec l’arrivée en Corse. J’ai effectivement plus apprécié l’histoire à ce moment-là mais rien n’a vraiment attiré mon attention : ni les réflexions du narrateur, ni ses rencontres, ni sa libido…même l’aspect « nature » ne m’a pas convaincue. Ce n’est pas un mauvais livre, ce n’est pas mal écrit, mais ce récit de voyage, finalement assez banal, ne m’a juste pas intéressée et je n’ai accroché ni au style ni à l’humour. Seules les dernières pages, qui dévoilent pourquoi ce voyage est aussi important pour le narrateur, montrent la sensibilité de l’auteur, et ce qu’aurait pu être ce roman. Dommage, j’aurais aimé que ce récit, marqués par les deuils et par la nature, prenne plus de hauteur : la pudeur et la sensibilité de l’auteur se cachent ici derrière un humour assez trivial auquel je n’ai pas adhéré.

Merci encore à Jérôme Magnier-Moreno pour l’envoi de son livre et ses jolies attentions. Je ne dois pas être dans la cible de ce roman, qui semble avoir beaucoup plu sur la blogosphère (même si Antigone est du même avis que moi), et qui a également reçu de très bonnes critiques dans la presse. 

Publié en Mars 2017 aux éditions Phébus, 112 pages.

26e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2017.

12 commentaires sur “Le saut oblique de la truite – Jérôme Magnier-Moreno

  1. Je pense que c’est à découvrir (oui, les WC, on s’en passerait), et les jolies pages plus personnelles et tristes donnent à espérer pour plus tard.

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