J’ai profité de cet été pour sortir de ma PAL des romans que je n’avais pas encore eu l’opportunité de lire malgré mon envie de les découvrir, et « Les Déracinés » de Catherine Bardon est l’une de ces lectures estivales.
Wilhelm et Almah se rencontrent à Vienne dans les années 30 et tombent profondément amoureux l’un de l’autre. Ils sont tous les deux issus de familles bourgeoises – même si celle d’Almah est beaucoup plus fortunée que celle de Wilhelm – juives, éloignées de la religion et tout à fait « assimilées ». Les deux jeunes gens, lui journaliste, elle dentiste, se marient et forment un couple heureux alors que le contexte géopolitique s’assombrit. S’ils sont conscients de la menace qui plane sur les Juifs viennois, Wilhelm et Almah ne réalisent pas totalement l’urgence de la situation. Alors que la petite sœur de Wilhelm, Myriam, et son mari émigrent rapidement aux Etats-Unis, le couple tarde à prendre la décision de s’exiler. Malheureusement, quand la fuite devient une question de vie ou de mort, les quotas pour les Etats-Unis sont désormais atteints, et de nombreux pays ont fermé leur frontière aux Juifs. Wilhem et Almah, qui ont entre temps eu un petit garçon, Frederick, réussissent finalement à sortir d’Autriche et se retrouvent dans un camp de réfugiés en Suisse : la seule solution qui se présente à eux est de s’établir en République Dominicaine, dans une colonie similaire à un kibboutz mise en place par une organisation juive…
J’avais découvert grâce à « Avant que les ombres s’effacent » de Louis-Philippe Dalembert qu’Haïti avait accueilli plusieurs centaines de familles juives pendant la Guerre, mais j’ignorais totalement que la République Dominicaine avait également ouvert ses portes à des réfugiés juifs. Je connaissais d’ailleurs très peu l’histoire de ce pays, à part l’épisode des « Mariposas » – évoqué également par Catherine Bardon dans ce livre – raconté dans « Culottées » de Pénélope Bagieu…
J’ai adoré « Les Déracinés »! Je suis friande de sagas familiales, et j’aime beaucoup les romans qui se situent durant la Seconde Guerre Mondiale, surtout lorsqu’ils mettent en lumière des épisodes méconnus. Ce roman a donc parfaitement répondu à mes attentes sur tous les plans. J’ai autant apprécié la partie qui se situe dans le Vienne de l’entre-deux-guerres que celle qui raconte l’établissement de la famille en République Dominicaine. Ce livre est un pavé, mais je l’ai lu en un temps record, et je n’ai pas vu passer les pages! Le récit est en effet porté par des personnages attachants et un fort souffle romanesque. Les chapitres sont courts, l’histoire est accessible tout en étant riche et très travaillée au niveau du contexte historique.
« Les Déracinés » de Catherine Bardon a été un pur plaisir de lecture, avec tous les ingrédients réunis pour que le récit fonctionne : une histoire d’amour, une fresque familiale, un périple plein de rebondissements, un contexte historique passionnant, de l’exotisme, de l’émotion… je l’ai dévoré, et je n’ai qu’une hâte, lire la suite, « L’Américaine », qui nous raconte l’histoire de Ruth, la fille de Wilhelm et Almah…
Publié aux Escales en Mai 2018, 624 pages, en poche chez Pocket.
Un poil trop romanesque, mais j’ai pris plaisir à découvrir tout les contextes historiques
oui c’est très saga, mais le contexte est vraiment travaillé, il y a une vraie densité historique.
Un bon gros pavé parfait pour une lecture estivale !
surtout que je l’ai lu en 24 h ! 😀
Ah, je l’avais repéré à sa sortie et j’avais oublié de noter son titre. Heureuse de retrouver ses références ici.
contente de t’avoir rendu service ! 😀
J’aime bien le côté addictif que tu laisses transparaître dans ta critique ! Et puis c’est un contexte essentiel, bouleversant, violent… Je pense que ce genre de livres est toujours intéressant à découvrir, encore et encore. Enfin bref, tout cela pour dire, tu m’as convaincu 🙂
oh oui, c’est un gros coup de coeur ! merci pour ton message !