Le petit-fils – Nickolas Butler

Nickolas Butler est un auteur que je lis depuis ses débuts : si j’avais été relativement déçue par son premier roman « Retour à Little Wing », j’ai été beaucoup plus convaincue par son recueil de nouvelles « Rendez-vous à Crawfish Creek » et par son roman suivant, « Des hommes de peu de foi », et c’est donc avec plaisir que je l’ai retrouvé pour son quatrième livre : « Le Petit-Fils ».

Inspiré de faits réels, ce roman nous emmène dans une petite ville du Wisconsin. Lyle et Peg, un couple de personnes âgées, se réjouit du retour auprès d’eux de leur fille adoptive Shiloh et de son petit garçon, Isaac. Si Lyle a perdu la foi quand son fils est mort, alors qu’il était bébé, Shiloh fréquente assidûment une église située dans une autre ville, et est devenue très proche de son pasteur. Lyle s’inquiète de l’emprise de cet homme sur sa fille, et cette inquiétude s’accentue lorsque le pasteur lui dit qu’il a détecté un pouvoir de guérison chez le petit Isaac…

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Je me suis attachée à Lyle, un homme qui forme avec sa femme Peg un couple uni malgré le drame qui les a frappés : la mort de leur petit garçon, âgé seulement de quelques mois. Quelques années plus tard, ils ont accueilli la petite Shiloh, bébé que sa mère adolescente leur a confié. Tous deux mènent une vie simple, entourés de leurs amis, Otis et Mabel avec qui Lyle travaille dans leur verger, et Charlie qui est aujourd’hui très malade. Ils sont très proches de leur petit-fils Isaac, avec qui ils entretiennent une très belle relation et qui illumine leur quotidien. Tout irait donc pour le mieux si Shiloh ne s’éloignait pas de plus en plus d’eux, entraînant Isaac avec elle, pour passer tout son temps avec l’étrange pasteur Steven et ses fidèles…

Les personnages sont vraiment réussis, j’ai été touchée par la relation entre Lyle et Isaac, par celle entre Lyle et Charlie également. Le personnage de Shiloh est également très intéressant : c’est une jeune femme qui a toujours été un peu rebelle, mais aussi gâtée par ses parents, pour qui elle est un véritable cadeau, un miracle après la mort de leur fils biologique. Elle n’est ni méchante ni bête, elle a un entourage qui l’aime et qui la soutient et pourtant elle va se faire embrigader, manipuler, jusqu’à mettre son propre enfant en risque. Et même le personnage de Steven, qui a tout pour être haïssable, est à l’origine d’une des plus belles scènes du roman, lorsque le rêve de Charlie, l’ami de Lyle, est enfin exaucé.

Il m’a quand même manqué un petit quelque chose pour que ce soit un coup de cœur, peut-être ce mélange entre pouvoir de guérison/maladie chez Isaac qui ne m’a pas totalement convaincue et le dénouement un peu précipité qui aurait mérité d’être plus développé. Mais j’ai été très touchée par l’amour qui se dégage de ce livre, et par la dénonciation très juste des dérives sectaires et de la méfiance envers l’allopathie, et malgré quelques petits bémols, « Le Petit-Fils » est vraiment une très belle lecture.

Publié en Janvier 2020 chez Stock, traduit par Mireille Vignol, 350 pages.

14e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020

10 commentaires sur “Le petit-fils – Nickolas Butler

  1. Le Caribou veut le lire (elle craignait l’aspect trop religieux je crois ..) pour ma part, je me souviens de m’être tellement ennuyée en lisant son premier roman que j’avais abandonné.. je sais que ses nouvelles sont meilleures du coup, je le tenterais peut-être…

  2. Bémol ou pas, je compte bien le lire. Moi, je lis tout de Butler. L’excellent comme le moins bon.
    Electra avait la berlue quand elle a lu « Retour à Little Wing ». Il est excellent!

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